Les grandes banques étudient le stablecoin du G7 : une nouvelle ère pour la finance numérique ?


Principaux renseignements

  • Dix grandes banques étudient le développement d’un stablecoin lié aux devises du G7.
  • Les régulateurs craignent que les stablecoins ne sapent les banques commerciales et ne présentent des risques pour la politique monétaire et la stabilité financière.
  • Bien que les stablecoins ne soient actuellement pas largement utilisés pour des transactions réelles, d’autres institutions financières étudient des modèles alternatifs pour leur émission.

Dix grandes banques, dont Bank of America, Deutsche Bank, Goldman Sachs et UBS, collaborent au développement potentiel d’un stablecoin indexé sur les monnaies des pays du G7. Cette initiative témoigne de l’intérêt croissant de la finance traditionnelle pour les actifs numériques.

Recherches supplémentaires

Le groupe, qui comprend également Citi, MUFG, Barclays, TD Bank, Santander et BNP Paribas, souhaite étudier la valeur des actifs basés sur la blockchain. Il s’agit de stablecoins indexés à 1:1 sur des devises réelles.

Le projet en est encore à ses débuts. L’objectif est de déterminer si un nouveau secteur peut tirer parti des avantages des actifs numériques. Dans le même temps, il doit favoriser la concurrence et garantir le respect de la réglementation et des meilleures pratiques en matière de gestion des risques.

Préoccupations réglementaires

L’intérêt croissant pour les stablecoins s’explique par plusieurs facteurs, notamment la hausse du prix des cryptomonnaies et le soutien de personnalités telles que le président Donald Trump, qui a plaidé en faveur de l’intégration de la technologie blockchain dans le système financier.

Cependant, les régulateurs et les autorités financières ont exprimé leur inquiétude quant au fait que les stablecoins pourraient faciliter les transactions en dehors des systèmes bancaires réglementés. Cela pourrait compromettre le rôle des banques commerciales dans les flux de paiement mondiaux. Par exemple, Andrew Bailey, gouverneur de la Banque d’Angleterre, a mis en garde les banques britanniques contre l’émission de leurs propres stablecoins. De même, Christine Lagarde, présidente de la Banque centrale européenne, a souligné les risques potentiels que représentent les stablecoins émis à titre privé pour la politique monétaire et la stabilité financière.

Utilisation actuelle des stablecoins

Actuellement, les stablecoins sont principalement utilisés pour transférer des fonds sur les marchés des crypto-monnaies, qui représentent encore un segment relativement petit du paysage financier au sens large. Un rapport du BCG estime qu’environ 90 pour cent des transactions en stablecoins sont liées à l’échange de cryptomonnaies, tandis que seulement 6 pour cent sont utilisées pour payer des biens et des services. Basée au Salvador, la société Tether domine le marché avec une part importante des 310 milliards de dollars (267 milliards d’euros) de stablecoins en circulation.

Explorer des alternatives

Malgré ces préoccupations et la domination d’acteurs existants comme Tether, d’autres institutions financières envisagent d’émettre des stablecoins. La Société Générale est devenue la première grande banque à lancer un stablecoin ancré sur le dollar par l’intermédiaire de sa filiale d’actifs numériques au début de cette année. Toutefois, l’adoption de ce jeton a été limitée.

Un consortium de neuf banques européennes, dont ING et UniCredit, souhaite créer une nouvelle entité afin de lancer un stablecoin en euros.

Actifs tokenisés comme alternative

Certains directeurs de banque estiment que la tokenisation des actifs financiers traditionnels est plus prometteuse que les stablecoins. En juillet, le PDG de Citi a suggéré que les dépôts tokenisés étaient probablement plus importants que les stablecoins. Bien que de nombreux projets liés aux actifs tokenisés soient en cours, la plupart en sont encore au stade expérimental. Selon les leaders du secteur, les progrès sont plus lents que prévu. (jv)

Suivez également Business AM sur Google Actualités

Si vous souhaitez accéder à tous les articles, abonnez-vous ici!

Plus