Les Français estiment qu’il leur manque 490€ par mois pour s’en sortir financièrement

Qui dit inflation galopante dit baisse drastique du pouvoir d’achat, un sujet de préoccupation tout ce qu’il y a de plus concret pour les ménages, et bien plus tangible en tout cas que la dégradation des relations internationales ou l’urgence climatique. Et comme les politiques étatiques ne suffisent pas à compenser la hausse des prix de l’énergie, ce sont les citoyens qui se retrouvent contraints de plus en plus à faire appel à leur imagination pour économiser des bouts de chandelles.

Les Français s’inquiètent de plus en plus de la dégradation de leur pouvoir d’achat. Selon la dernière enquête Cofidis et CSA Research sur leurs stratégies financières, révélée par BFM Business, les citoyens de l’Hexagone estiment manquer de 490 euros supplémentaires par mois en moyenne pour vivre convenablement et à l’abri du besoin. Une somme en hausse de 23 euros par rapport à l’édition 2021 du même baromètre, publiée en septembre dernier.

Les plus vulnérables comme premières victimes

Sans surprise, ce sont les franges les plus vulnérables de la population qui estiment le plus en sentir la différence : 78% des familles monoparentales, 76% des jeunes de 25 à 34 ans et 72% des ouvriers vivent des fins de mois plus difficiles qu’auparavant. « En effet, il s’agit des populations les plus fragiles traditionnellement, ayant plus de difficultés à mettre de côté chaque mois et qui doivent puiser davantage dans leur réserve ou s’endetter », rappelle l’étude.

Les sondés sont 81% à envisager de réduire leurs dépenses là où c’est possible : 25% des Français prévoient de se limiter sur leur chauffage, 23% sur l’alimentation et 20% sur l’eau et l’électricité. Quant à rogner sur ce qu’ils estiment superflus, ils sont 55% à envisager de limiter leurs sorties. Arrivent ensuite les achats de vêtements (45%), les voyages (41%), les loisirs (38%) et les produits culturels (36%). Près d’un tiers des Français (29%) envisage également de reporter ou de renoncer à ses projets, tels que les vacances, les travaux ou encore l’achat d’une nouvelle voiture, selon l’étude.

La consommation des ménages baisse déjà

Des comportements qui se font déjà ressentir dans les chiffres de l’Insee, l’institut national français des statistiques économiques : la consommation des ménages a reculé de 1,3% alors qu’elles avaient augmenté de 0,6% » au trimestre précédent. Quant aux achats de biens, ils ont reculé de 1,7%.

« Cela démontre que les Français ne sont pas attentistes et qu’ils se préparent, au contraire, à adapter leur quotidien pour passer le cap de la crise », explique Cofidis. Par ailleurs, 42% des Français prévoient de puiser dans leur épargne personnelle, 15% envisagent d’utiliser temporairement leur découvert bancaire et 8% pensent faire appel à leur entourage pour les aider financièrement. Par ailleurs, 6% des Français envisagent de souscrire à un crédit à la consommation pour faire face à la crise. Mais il faut rappeler qu’en France, 38% seulement de la population estime qu’elle arrive à mettre de l’argent de côté.

Et en Belgique ?

Dans notre royaume aussi, le pouvoir d’achat des ménages prend l’eau. Selon les résultats du dernier baromètre de Test-Achats, paru en mars dernier, dans l’ensemble, les ménages belges ont moins aisément payé leurs produits et services en 2021. La note globale de l’association des consommateurs s’établit à 53,7 pour l’année passée, ce qui représente une chute de 4 % par rapport à 2020.

La proportion de consommateurs se déclarant en sérieuse difficulté financière est passée de 3,3 % à 4,7 % (soit une hausse de 42 %) tandis que les Belges se déclarant sans souci d’argent ont glissé de 49,6 % à 46,3 % (une diminution de 6,5 %). « Les postes de dépenses où l’on note davantage de peine à payer sont la mobilité (+7 %) comprenant les carburants, le logement (+3 %) – c’est là que sont rangées les factures de gaz, d’électricité et de mazout – et l’alimentation (+2 %) » détaillait Sebastian Stevering, en charge des statistiques chez Test-Achats.

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