Les Facebook Papers poussent Zuckerberg dans ses retranchements

Un consortium de dix-sept organismes de presse, dont le New York Times, le Washington Post, le Financial Times, CNN et Wired, publie dès aujourd’hui des révélations tirées des « Facebook Papers ». Ce sont plus de 10.000 documents internes que la lanceuse d’alerte Frances Haugen a soumis à la SEC et au Congrès américain.

Les médias ont annoncé qu’ils allaient déterrer la masse de documents et, dans les jours à venir, dresser un tableau exact du fonctionnement du processus décisionnel interne et du filtrage de l’information chez Facebook.

Le même schéma se répète sans cesse, affirment les membres du consortium. Facebook et son PDG Mark Zuckerberg étaient bien conscients des dommages que la plateforme causait à la société – par exemple à travers la diffusion de messages haineux ou l’utilisation d’algorithmes qui montent des membres de la population les uns contre les autres -, mais ils ne sont guère intervenus, afin de ne pas compromettre le modèle économique de Facebook.

C’est également le message central de la lanceuse d’alerte Frances Haugen ces dernières semaines qui témoigne aujourd’hui devant une commission parlementaire au Royaume-Uni.

Frances Haugen, la lanceuse d’alerte qui fait sortir le linge sale de Facebook – Isopix

« Les documents montrent comment les propres employés de Facebook étaient conscients de la façon dont le site encourageait la polarisation et la désinformation, contrairement aux commentaires publics du PDG Mark Zuckerberg », écrit le Washington Post.

Selon le Financial Times, les hauts dirigeants de Facebook sont intervenus pour permettre aux politiciens et aux célébrités américains de publier ce qu’ils voulaient, même si les propres équipes de contrôle de Facebook ont déclaré que les publications allaient à l’encontre des règles relatives à la désinformation et aux contenus préjudiciables. Par exemple, le site web d’ultra-droite Breitbart aurait bénéficié d’un traitement préférentiel de la part de Facebook.

CNN conclut à partir des documents que les groupes Facebook étaient libres de coordonner la prise d’assaut du Capitole le 6 janvier et que les employés de Facebook étaient préoccupés par les messages d’incitation dans les pays à haut risque comme l’Éthiopie, mais n’ont pas trouvé d’audience auprès de leurs patrons. Bien qu’une guerre civile ait éclaté dans ce pays, le géant des médias sociaux ne serait pas intervenu.

Réaction de Facebook

La réponse de Facebook aux nouveaux rapports du consortium est toujours la même : « Le cœur de ces histoires est une prémisse qui est fausse. Oui, nous sommes une entreprise et nous faisons du profit, mais quiconque pense que nous le faisons au détriment de la sécurité ou du bien-être des gens ne comprend pas où se trouvent nos propres intérêts commerciaux. »

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