Les États membres de l’Union européenne sont en désaccord sur leur positionnement dans les négociations commerciales post-Brexit. Le président français Emmanuel Macron fait lui pression pour imposer des conditions plus sévères à la Grande-Bretagne.
Depuis que le Royaume-Uni est (enfin) sorti de l’Union, les choses n’ont fait que se compliquer pour tout le monde. Les négociations sont difficiles, chacun voulant sa part du gâteau (certains plus que d’autres).
Les 27 États membres espéraient finaliser leur ‘mandat’ ce mercredi, mais ils ont ainsi dû déchanter devant l’impossibilité d’un accord commun. La pomme de discorde: la ‘formulation’ appelant la Grande-Bretagne à s’en tenir aux règles de l’UE pour éviter qu’elle ne devienne une concurrente déloyale, selon Bloomberg. Le président français semble mener cette danse périlleuse, souhaitant imposer des conditions bien plus exigeantes à la Grande-Bretagne.
Des exigences en série
Cette position ferme du président français n’est toutefois pas si surprenante. Macron s’est déjà montré dur envers la Grande-Bretagne au sujet de Brexit, d’abord en se positionnant fermement sur les conditions de retrait, ensuite en s’opposant aux efforts afin de retarder le départ britannique. Il a fini par se ranger, mais le ‘mal’ était déjà fait.
Concernant les demandeurs d’asile par exemple, le président français aurait assez irrité ses homologues européens. Quand le Royaume-Uni était encore membre de l’UE, il pouvait expulser les demandeurs d’asile vers le premier pays du bloc où ceux-ci arrivaient. Les Britanniques ont ainsi fait une demande en ce sens pour 15 % des 37.453 demandes d’asile reçues en 2018. Mais la France est le seul pays à faire pression pour qu’un accord de ‘remplacement’ soit inclus dans le champ des négociations commerciales.
Alignement dynamique
Les pays membres veulent également que la Grande-Bretagne crée un organe indépendant pour travailler en coopération avec la Commission européenne. Son but: s’assurer que le Royaume-Uni se conforme bien aux règles européennes sur la concurrence et les subventions aux entreprises (aides d’État). Sauf que les Britanniques rejettent cette proposition en bloc.
La première version du mandat de l’UE demandait notamment à la Grande-Bretagne de ne pas réduire les normes en matière de droits sociaux et du travail, de protection de l’environnement et de fiscalité équitable. Et de s’en tenir donc aux règles européennes en matière de concurrence et d’aides d’État, même si elles devenaient plus strictes. Cette position, ‘l’alignement dynamique’, est défendue par les députés pour éviter un ‘nivellement par le bas’. Et encore une fois, la France plaide pour la mettre en vigueur dans de nombreux autres domaines.
‘Le Parlement européen a proposé au Royaume-Uni un partenariat large, profond et durable, d’une portée et d’une ambition sans précédent’, déclarait l’eurodéputée française Nathalie Loiseau. ‘Cette offre s’accompagne d’obligations équilibrées. Nous ne ferons aucun compromis sur ce que nous défendons: des normes élevées pour protéger les consommateurs, les travailleurs, la vie privée et les données personnelles des citoyens ou pour protéger l’environnement.’
Lire aussi: