Les États-Unis présentent un test de salive bon marché, rapide et fiable; la Belgique discute toujours…

La Food and Drug Administration aux États-Unis a approuvé le déploiement accéléré d’un test de salive à faible coût qui détecte le covid-19. Les résultats sont disponibles dans les trois heures.

SalivaDirect a été développé par des chercheurs de la Yale School of Public Health et permet de prélever des échantillons de salive dans un contenant stérilisé. Le test est beaucoup moins invasif que le test actuel où une sorte de coton-tige est inséré profondément dans le nez pour gratter autant de cellules infectées que possible.

En moins de 3 heures, les laboratoires peuvent effectuer 90 de ces tests simples d’utilisation (il suffit de cracher dans un contenant). De plus, ils protègent le personnel de santé, car il ne doit plus intervenir directement, le patient peut effectuer le test lui-même. Ce test provoque également moins d’éternuements.

L’Université de Yale a travaillé en open source. Cela signifie que n’importe quel laboratoire peut analyser le test et en produire. Son coût est de 4 $, on estime que ceux qui vont se faire tester devraient en payer environ le double. Cela permettra aux gens de se faire tester plusieurs fois par mois, voire par semaine. Il faut environ trois heures pour attendre les résultats. Aujourd’hui, les Américains attendent souvent plus d’une semaine les résultats d’un test-covid traditionnel.

SalivaDirect est disponible dès maintenant et sera déployé en masse dans les semaines à venir.

‘A game-changer’

Andy Slavitt, qui a dirigé les Centers for Medicare et Medicaid Services sous l’administration Obama, dit que ce test change la donne. ‘Je suis rarement aussi enthousiaste’, écrit-il sur Twitter. ‘Un test qui était coûteux devient un test bon marché accessible à tous.’ Le test a une précision de 90%. Donc, celui qui le prend deux fois est sûr à environ 99% du résultat final.

SalivaDirect a déjà été testé sur les joueurs et l’entourage de la ligue américaine de basket NBA, qui a récemment repris à Orlando, en Floride. Le test est maintenant également essayé sur des personnes asymptomatiques.

La Belgique discute toujours …

En Belgique, le microbiologiste Herman Goossens (Université d’Anvers) préconise également le dépistage via la collecte de salive. ‘À l’automne (lorsque le virus de la grippe et le rhume circuleront), il y aura beaucoup de tests à effectuer. Nous n’aurons pas assez de personnes disponibles pour prélever tous ces échantillons. Les gens doivent faire leurs propres tests, et cela peut être fait par la salive’, explique Goossens sur le site Web de la VRT.

Le ministre Philippe De Backer (Open VLD), selon le professeur Goossens, a déjà débloqué des fonds pour la mise en place d’un tel test. ‘Mais il y a trop de discussions. Vous devez clarifier cela aux niveaux fédéral et régional. Je pense que cela ne va pas assez vite. Il faut nous laisser le faire.’

L’agence fédérale du médicament et des produits de santé (AFMPS) a évalué l’utilisation d’échantillons de salive pour détecter le SARS-CoV-2. Mais les résultats n’ont pas été concluants, quand la charge virale était faible. Les échantillons naso-pharyngés étaient beaucoup plus efficaces. Pour une charge moyenne par contre, le test était efficace à 97%.

L’agence estime toutefois que ce test pourrait être utilisé pour les patients asymptomatiques avec une charge virale moyenne à élevée.

Plan B

Carl Bergstrom, biologiste à l’Université de Washington, a récemment plaidé pour un test tout aussi simple dans le cadre d’un plan B, si un vaccin se révélait peu fiable ou pas suffisamment fiable.

Selon le scientifique, des investissements massifs doivent être consentis dans le développement de technologies et d’infrastructures qui rendent les tests possibles et faciles. Il a donné l’exemple d’un test de grossesse. En d’autres termes, il doit y avoir un test corona bon marché et convivial que les gens peuvent faire eux-mêmes à la maison tous les jours.

Il existe également les tests sérologiques (PCR), mais ils sont interdits en Belgique, contrairement à la France où on peut les trouver en pharmacie. Une petite piqûre au bout du doigt peut déterminer si vous avez développé des anticorps, après une analyse de quelques minutes. Si oui, c’est que vous avez contacté le virus, mais impossible de savoir si vous êtes toujours infecté ou contagieux. De plus, le diagnostic n’est pas toujours très précis et il doit être fait au bon moment (les anticorps peuvent diminuer rapidement). Tous ces arguments ont poussé l’AFMPS à le rejeter pour le moment.

Notons que les tests de salive, eux, ne sont non plus disponibles en France. Les résultats d’une vaste étude comparative son attendus pour la mi-septembre.

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