Avec plus de 450 000 opérations réalisées à l’année, la liposuccion est plus populaire que jamais, et sur de nombreux sites internet, les photos dédramatisent ce qui demeure un acte chirurgical. Mais est-ce que la chirurgie permet une élimination définitive des cellules graisseuses ?
Dans une étude, des professeurs de l’université du Colorado ont divisé un échantillon de femmes volontaires pour avoir une liposuccion en deux groupes : le groupe des bénéficiaires, appelées à se faire effectivement opérer, et le groupe témoin. Aux femmes de ce dernier groupe, on a promis qu’au terme de l’expérience, elles pourraient, si elles le désiraient toujours, se faire opérer à des conditions tarifaires préférentielles.
Le résultat ? Cela pouvait prendre un an, mais les cellules graisseuses revenaient systématiquement se réinstaller. Mais pas sur les cuisses : comme l’indique le Docteur Eckel, la graisse était redistribuée plus haut, sur le haut de l’abdomen, mais aussi sur les bras et les épaules. Les chercheurs de l’obésité expliquent que lorsque l’on perd du poids, même avec un régime, la graisse revient. Le corps contrôle le nombre de ses cellules graisseuses, et chaque fois que l’une disparait, comme cela se produit normalement au terme de leur cycle de vie qui dure 7 ans, le corps en produit une nouvelle autre. Des études en laboratoire sur des rongeurs aboutissent aux mêmes résultats, et quand on leur retirait de la graisse, elle revenait invariablement, mais localisée sur d’autres parties du corps.
Comment expliquer le déplacement des zones graisseuses après la liposuccion ? Les chercheurs pensent qu’elle endommage la structure en filet sous la peau où vivent les cellules graisseuses, et la rend inapte à fixer les nouvelles cellules produites en remplacement.
Pourquoi cela n’a pas été découvert plus tôt, alors que cette chirurgie est pratiquée depuis presque 40 ans ? D’abord, par la nature même de l’intervention, qui rend difficile les comparaisons. Les actes dépendent d’un chirurgien à l’autre. De plus, les liens entretiennent un lien particulier avec la patiente, ce qui complique les essais cliniques.
Les femmes de l’étude qui en avaient bénéficié au cours de l’enquête étaient tout de même satisfaites, parce que leur culotte de cheval tant haïe avait disparu de leurs cuisses. De même, plus de la moitié des femmes de l’échantillon témoin ont maintenu leur demande de bénéficier de l’opération, même en sachant que la graisse referait son apparition…
(photo Flickr / ‘Londo Mondo Swimwear Fashion show @ Enclave+Chicago‘ )