C’est un autre gros dossier qui ne cesse de hanter la Vivaldi : que va-t-il se passer pour les factures énergétiques très élevées des Belges ? Un consensus qui semblait se dessiner autour de la baisse de la TVA a été brutalement rejeté par Open Vld hier.
- À la Chambre, le Premier ministre a une fois de plus mis en garde contre « l’impact budgétaire de cette mesure », mais dans les couloirs de la Villa Politica, la cheffe du parti Open Vld, Maggie De Block, dans son style habituel, s’est dégonflée.
- « Nous pensons que c’est une tromperie de paysan », a-t-elle déclaré sans hésiter, à propos de la réduction de la TVA. Selon elle, il s’agit d’une opération d’environ 2 milliards. Et cet argent devra inévitablement être trouvé quelque part. « L’argent devra provenir d’une augmentation des impôts, ce qui signifie que les mêmes personnes à qui vous donnez quelque chose maintenant devront payer plus d’impôts plus tard.
- Elle rejette également l’idée d’une réduction temporaire des impôts aujourd’hui et d’un relèvement spécifique ultérieur, une « réduction intelligente de la TVA ». Car ce sont les indépendants et les petites entreprises qui en pâtiraient, dit-elle. Après tout, ils ne paient pas de TVA mais des droits d’accises. C’est pourquoi Unizo mène en coulisses une campagne de lobbying intense pour bloquer cette idée.
- Les partenaires gouvernementaux ne sont pas satisfaits de cette attitude. « Les agriculteurs trichent ? Seulement si vous le faites comme les gouvernements précédents. » Cest ainsi que la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen) a réagi dans Het Laatste Nieuws. Elle est désormais une fervente partisane d’une telle « réduction intelligente », qui consiste à jouer avec les droits d’accises. Le CD&V, dirigé par le ministre des Finances Vincent Van Peteghem (CD&V), souhaite également une telle approche.
- Ils font circuler des chiffres un peu plus optimistes sur le coût de cette réduction de la TVA, parlant d’un impact budgétaire de 1,5 milliard. Mais l’effet est considérable : il peut faire économiser au consommateur quelque 500 à 600 euros. Et c’est ce qu’ils recherchent : une mesure réellement tangible.
- Dans les coulisses, l’attitude des libéraux flamands suscite une grande frustration. Car même le MR est d’accord avec cette réduction de la TVA.
- « L’Open Vld propose maintenant de le faire via les prélèvements fédéraux. Cela représente 70 euros par famille. Eh bien, le Premier ministre va vraiment marquer des points avec ça », a déclaré cyniquement l’un des dirigeants.
« Ne savent-ils pas, à l’Open Vld, quels sont les montants que les gens, y compris la classe moyenne, y compris les électeurs d’Open Vld, doivent cracher aujourd’hui pour leurs factures d’énergie ? « . Pensent-ils vraiment que ces gens perdent le sommeil à cause d’un budget ? Un budget qui, compte tenu de la pandémie et de la crise, est de toute façon totalement insoutenable ? C’est pour ça qu’ils vont se battre maintenant ? », réagit durement un président de parti. - Il semble que la Vivaldi ne s’en sortira pas, d’une manière ou d’une autre. Mais la pression demeure : les prix ont quelque peu baissé, mais pas de manière substantielle, et d’ici le 1er février, CD&V et Groen (qui fournit les ministres concernés), entre autres, veulent présenter des mesures tangibles.
- Au demeurant, il est déjà clair qu’il existe un consensus pour prolonger la mesure actuelle d’un tarif social très étendu (à plus d’un million de familles) pour un certain temps quand même. Il fonctionnerait maintenant jusqu’à l’été. Jusqu’à présent, il a déjà coûté plus d’un demi-milliard d’euros. Mais cette somme, destinée aux plus pauvres, est beaucoup moins controversée que les mesures destinées aux « classes moyennes ».