Principaux renseignements
- Le Parti communiste a déclaré qu’il fallait « faire tout ce qu’il faut » pour relancer l’économie chinoise.
- Ce changement de position est le signe d’une inquiétude croissante au sein de la direction chinoise, en particulier en ce qui concerne les taux d’intérêt.
- La Chine est confrontée à de sérieux défis, notamment un endettement considérable et un secteur immobilier en difficulté, ce qui limite ses possibilités de stimuler la croissance.
L’économie chinoise est confrontée à de sérieux défis, ce qui a incité le parti au pouvoir à prendre des mesures décisives. Lundi, le Parti communiste a déclaré qu’il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour relancer l’économie en difficulté, faisant ainsi écho aux mesures similaires prises par l’ancien chef de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, lors de la crise de la zone euro en 2012.
Ce changement de position, marqué par un changement de langage sur les taux d’intérêt, passant de « prudent » à « modérément souple », est le signe d’une inquiétude croissante au sein de la direction chinoise. Ce changement est important car il s’agit du premier ajustement depuis la crise financière mondiale de 2010 et il précède la Conférence sur le travail économique en Chine (CEWC) de cette semaine, qui est cruciale et au cours de laquelle sont fixés les principaux objectifs économiques pour l’année à venir.
Défis et limites
Si les analystes reconnaissent l’urgence de la situation, ils soulignent que, contrairement à ce qui se passait il y a dix ans, l’endettement considérable de la Chine et son secteur immobilier en difficulté limitent ses possibilités de stimuler la croissance. Cette situation présente un défi unique par rapport aux crises économiques précédentes.
Malgré ces difficultés, les dirigeants chinois ont promis un soutien « extraordinaire » sous forme de réductions d’impôts et d’augmentations des dépenses, dans le but de stabiliser à la fois le marché immobilier et le marché boursier. L’accent est mis sur la relance de la consommation, qui a été faible depuis la fin des blocages.
Défis démographiques et signes avant-coureurs
Une récente mise en garde de l’éminent économiste Gao Shanwen a mis en lumière le problème des jeunes économes qui peinent à trouver un emploi, ce qui contribue au ralentissement des dépenses. Ce défi démographique, associé à la hausse du chômage des jeunes (plus de 17 pour cent, soit plus du triple de la moyenne nationale), pèse lourdement sur l’économie. Cette situation menace la capacité de la Chine à atteindre son objectif de croissance de 5 pour cent pour cette année.
Des experts comme Sonja Laud, de Legal & General Investment Management (LGIM), avertissent que la Chine connaît une « récession du bilan » déclenchée par une crise immobilière, qui représentait auparavant un quart de la production économique. Elle souligne les limites des dépenses excessives pour résoudre le problème, suggérant que la Chine a besoin de solutions ciblées pour naviguer dans cette situation complexe.
Pressions extérieures et perspectives d’avenir
Les menaces de Donald Trump d’imposer des droits de douane sur les produits chinois ont encore compliqué les choses, ce qui pourrait déboucher sur une nouvelle guerre commerciale. Les analystes estiment que la récente annonce de la Chine pourrait être en partie une réponse à cette pression extérieure.
Kelvin Lam de Pantheon Macroeconomics suggère que la Chine surveille de près les prochaines étapes des États-Unis et adaptera sa politique de relance en conséquence. Julian Evans-Pritchard, de Capital Economics, prévoit des baisses de taux modestes de la part de la Banque populaire de Chine, mais met en garde contre l’attente d’un « big bang » financier massif.
Réformes structurelles et croissance future
En fin de compte, l’efficacité de la stratégie chinoise dépend de la résolution des problèmes sous-jacents liés à la confiance des consommateurs et au ralentissement du marché immobilier. M. Lam souligne le lien étroit entre la richesse immobilière et les dépenses de consommation en Chine, suggérant qu’une reprise durable nécessitera des réformes structurelles pour alléger le fardeau de la sécurité sociale et encourager l’épargne.
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