Les cryptos, monnaies courantes: ce que nous disent les sanctions de l’Europe contre la Russie

Les nouvelles mesures coercitives adoptées contre le Bélarus et la Russie en réponse à l’invasion de l’Ukraine visent tous les moyens financiers, actifs crypto inclus, a précisé par la Commission européenne. Des considérations qui officialisent en quelque sorte le rôle important de ces technologies financières.

« Garantir encore plus efficacement que les sanctions ne puissent pas être contournées, y compris par l’intermédiaire du Bélarus ». Voilà la raison invoquée par la Commission européenne pour étendre la portée des mesures de rétorsion. Dans ce cadre, l’Europe a bien insisté sur le fait que les actifs crypto étaient considérés comme des « valeurs mobilières transférables » tombant donc sous le coup des restrictions financières existantes et nouvelles. Et pour cause, prêts, crédits et autres financements peuvent être fournis par tous les moyens, cryptomonnaies et tokens numériques en ce compris.

Ces durcissements s’ajoutent ainsi à l’arsenal économique dissuasif déployé par l’Union européenne mais aussi aux sanctions des États-Unis, du Royaume-Uni et consorts. Reste à savoir en pratique quels efforts seront mis en œuvre pour traquer ces flux cryptos (biélo)russes désormais déclarés illicites.

L’évasion crypto

Depuis le premier jour où les troupes russes progressent sur le sol ukrainien, les cryptomonnaies sont taxées d’échappatoire aux sanctions contre la Russie.

Du vice-Premier ministre ukrainien au régulateur japonais des services financiers, chacun semble y être allé de son inquiétude en la matière.

Le « décret crypto » signé par Joe Biden mercredi évoquait d’ailleurs que « les actifs numériques peuvent également être utilisés comme un outil pour contourner les sanctions financières des États-Unis ».

L’une des méthodes d’évasion consiste à utiliser des ransomwares, des virus informatiques prenant littéralement en otage les données des systèmes infectés dans l’attente d’une rançon payée en cryptomonnaies. Un business criminel dont la Russie a profité plus que tout autre État-nation, selon les recherches de la firme Chainalysis.

Ayant vanté il n’y a pas si longtemps l’avantage concurrentiel du minage de Bitcoin, Vladimir Poutine pourrait également recourir à cette activité industrielle pour faire transiter ses gains en BTC via des plateformes d’échanges non réglementées. Et ainsi se soustraire à la surveillance internationale, autant que possible. Car le Trésor américain et le FBI se sont déjà attaqués à de vastes réseaux de blanchiment d’argent digital en Russie.

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