« Les chiffres ne mentent pas: il n’y a pas de preuve de récession »

« L’économie américaine est beaucoup plus forte que les gens ne le pensent, et il n’y a aucune preuve d’un ralentissement ou d’une récession imminente pour le moment ». C’est le message qu’est venu délivrer le célèbre investisseur Kevin O’Leary, invité sur la chaine économique américaine CNBC.

Par ses mots, Kevin O’Leary, président de l’ETF O »Shares, reprend le verbatim de la Fed et de la BCE. À conditions inchangées, ni Jerome Powell ni Christine Lagarde ne voient arriver une récession. Dans leur chef, on comprend l’intention: inutile de paniquer les marchés, laisser entendre qu’ils ne contrôlent pas la situation est mauvais pour tout le monde.

Mais qu’en est-il dans la réalité des chiffres ?

Aux États-Unis, la croissance a ralenti de 1,5% après une année 2021 exceptionnelle à bien des égards. Mais cette croissance devrait néanmoins rester positive pour la fin 2022, prévoit la Fed, à 1,7% (3,7% sur toute l’année). Les hausses des taux d’intérêt successives et le ralentissement économique inhérent devraient permettre à l’inflation de se calmer, à 5,7% pour la fin 2022, 2,6% en 2023 pour un retour à la normale en 2024.

Même son de cloche en Europe, qui pourtant, est plus affectée par les prix de l’énergie et ne bénéficie pas d’un marché de l’emploi aussi actif qu’aux États-Unis. La marge est serrée, mais la croissance devrait rester positive autour des 0,4% pour la fin de l’année (2,8 % sur toute l’année). Les nouvelles projections des services de la Commission prévoient une inflation annuelle de 6,8 % en 2022, avant de retomber à 3,5 % en 2023 et à 2,1 % en 2024. »

Pas de panique donc ?

« Il faut regarder les chiffres »

″Je ne dis pas que nous n’en aurons pas, mais tous ceux qui disent qu’elle arrive au coin de la rue la semaine prochaine ont tout simplement tort », argumente O’Leary. « Il n’y a pas de données, il n’y a pas de preuves, il n’y a pas de chiffres, il n’y a pas encore d’inclination du consommateur à ralentir. »

O’Leary voit deux bonnes raisons de penser qu’on évitera la récession. D’abord, les ménages et les entreprises bénéficient toujours des milliers de milliards de dollars et d’euros qui ont été déversés gratuitement par les banques centrales.

« Je m’occupe des chiffres chaque semaine, de ce que les consommateurs achètent avec l’argent qu’ils ont. Ils en ont reçu tellement au cours des trois dernières années que je ne suis pas dans le camp de ceux qui parlent d’une récession dramatique. »

Deuxièmement, la technologie a stimulé la production. Les entreprises sont désormais directement liées aux consommateurs. Ce qui signifie des marges brutes plus élevées et davantage de données sur les clients pour les entreprises. « C’est très efficace et productif », estime O’Leary.

« Je fais confiance aux chiffres, pas aux aboyeurs. Toute la journée, des oiseaux de mauvais augure me disent ce qui va se passer. Je regarde les chiffres. Les chiffres ne mentent pas. Les flux de trésorerie ne mentent pas. C’est ça qui m’intéresse ».

Tout le monde n’est en effet pas de son avis, à commencer par l’ancien gouverneur de la Fed, Robert Heller, le président de la Banque mondiale ou encore l’ancien PDG de Goldman Sachs.

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