Dans sa bulle, la BCE ? : voici ses grandes décisions pour lutter contre l’inflation dans les prochains mois

Tous les yeux étaient tournés vers les décisions de la BCE pour lutter contre l’inflation.

D’abord, la BCE fait le même constat que nous tous: « En mai, l’inflation a de nouveau augmenté de manière significative, principalement en raison de la flambée des prix de l’énergie et des denrées alimentaires, notamment en raison de l’impact de la guerre », précise le communiqué de presse.

La BCE admet que cette inflation durera « pour un certain temps », mais se montre toujours positive à plus long terme. « Les nouvelles projections des services de la Commission prévoient une inflation annuelle de 6,8 % en 2022, avant de retomber à 3,5 % en 2023 et à 2,1 % en 2024. » C’est plus élevé que les prévisions de mars, mais la BCE croit toujours que « la modération des coûts de l’énergie, l’atténuation des perturbations de l’offre liées à la pandémie et la normalisation de la politique monétaire devraient entraîner une baisse de l’inflation ».

Justement, qu’en est-il de la réponse de la politique monétaire ?

  • Concernant les taux d’intérêt, la BCE a l’intention d’augmenter les taux de 25 points lors de sa réunion de politique monétaire en juillet. Une première en dix ans.
  • À plus long terme, la BCE prévoit de relever à nouveau les taux d’intérêt directeurs en septembre. Aucune précision sur l’intensité de cette hausse.
  • Au-delà de septembre, la BCE s’attend à devoir procéder à nouveau à des relèvements de taux.
  • Entretemps, les taux resteront inchangés. Soit à 0 % pour les opérations de refinancement, à 0,25 % pour le taux de prêt marginal et de -0,50 % pour le taux de facilité de dépôt.
  • Comme convenu, le Conseil des gouverneurs a décidé de mettre fin aux achats nets d’actifs dans le cadre de son programme d’achat d’actifs (APP) à compter du 1er juillet 2022.
  • Le programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP) restera lui en place « au moins jusque 2024 ».

Pas inquiète pour l’économie

Bref, pas de grosse surprise. La BCE reste sur sa ligne. Elle entend que les conditions se sont déteriorées, mais elle n’a pas cédé à la pression de baisser les taux de manière plus rapide ou plus forte. Son objectif reste de ramener l’inflation à 2%, et la Banque centrale pense que c’est surtout une question de temps.

D’ailleurs la BCE ne s’inquiète pas vraiment pour l’économie: « Une fois que les vents contraires actuels se seront calmés, l’activité économique devrait reprendre. Ces perspectives sont largement reflétées dans les projections des services de l’Eurosystème, qui prévoient une croissance annuelle du PIB en volume de 2,8 % en 2022, 2,1 % en 2023 et 2,1 % en 2024 dans l’euro-zone ».

Il y a deux jours, la BCE avait reçu l’appui du FMI pour sa politique monétaire.

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