Les chefs d’entreprise belges craignent une explosion des coûts: « Évitons que la Belgique ne devienne le malade de l’Europe », écrit la FEB

Les entreprises belges sont relativement pessimistes quant à leurs perspectives de croissance pour les six prochains mois. Elles craignent que la hausse des coûts des matières premières et des salaires ne leur fasse perdre pied, selon l’enquête de conjoncture de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB/VBO).

La FEB est l’organisation qui chapeaute les plus importantes fédérations sectorielles du pays. Seuls 3 sur 19 secteurs prévoient une amélioration de la situation économique au cours des six prochains mois. La grande majorité envisage une stagnation ou une détérioration (8 secteurs chacun).

Augmentation des coûts de l’énergie

Ce péssimisme a souvent des facteurs sectoriels – l’assemblage automobile, par exemple, craint toujours une pénurie de puces informatiques – mais une crainte générale revient : « L’explosion des coûts que de nombreuses entreprises ont vu et voient encore venir », écrit la FEB.

  • Tout d’abord, il y a l’énorme augmentation des coûts énergétiques
  • En outre, la plupart des autres matières premières sont également devenues beaucoup plus chères.
  • « La seule indexation automatique des salaires entraînera une augmentation des coûts salariaux de 5 à 6 % en 2021-2022, alors que 2,8 % étaient prévus lors du calcul de la norme salariale. En conséquence, la compétitivité des entreprises se détériorera de 2 à 3 % », prévient l’organisation faîtière des employeurs.
  • L’étroitesse du marché du travail pourrait pousser les coûts salariaux à la hausse.
  • Selon la FEB, la politique de la Banque centrale européenne fait également augmenter l’inflation.

« La spirale salaires-prix n’est pas exclue »

La FEB donne un coup de semonce à l’inévitable affrontement avec les syndicats sur l’indexation des salaires. Elle demande au gouvernement « d’abolir, de bloquer temporairement ou de réformer structurellement l’indexation automatique des salaires. »

« La probabilité qu’une nouvelle spirale salaires-prix soit en route avec notre système d’indexation automatique n’est pas inexistante », écrit Pieter Timmermans, directeur général de la FEB. « Par le passé, nous savons combien cela peut être dévastateur pour notre emploi et donc le pouvoir d’achat de notre population. »

« Nous avons besoin d’actions claires maintenant – pas demain – pour que nos entreprises restent compétitives. Il y a encore une chance d’éviter que la Belgique ne redevienne l’homme malade de l’Europe. Mais tous les clignotants sont déjà à l’orange aujourd’hui, et le temps presse pour éviter qu’ils ne deviennent rouges demain. »

Inflation

Nos pays voisins – mis à part le Luxembourg – n’ont pas d’indexation automatique des salaires à chaque fois que l’indice pivot (indice santé lié à l’inflation) est dépassé. Or selon la FEB, la Belgique aurait déjà un handicap salarial existant de 10 à 11% par rapport à l’Allemagne, les Pays-Bas et la France.

Dans son dernier rapport, le Bureau du plan a prévu que l’inflation grimperait à plus de 6% au premier trimestre 2022, ce qui devrait mener au 3e dépassement de l’indice-pivot en 6 mois, et donc à la 3e indexation automatique des salaires.

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