Les ambitions arctiques de la Russie provoquent des tensions avec l’Occident


Principaux renseignements

  • La Russie maintient une présence dominante dans l’Arctique avec d’importants investissements militaires, commerciaux et stratégiques.
  • La région joue un rôle crucial dans l’économie russe, en soutenant des industries telles que l’extraction de pétrole et de gaz, la pêche et le développement d’infrastructures.
  • La présence militaire robuste de la Russie dans l’Arctique comprend une dissuasion nucléaire basée sur la mer, de nombreuses bases et aérodromes, ainsi que des brise-glaces spécialisés conçus pour faciliter le commerce, le transport et l’extraction des ressources.

Dominance de la Russie dans l’Arctique

La Russie est depuis longtemps une force dominante dans l’Arctique, avec d’importants investissements militaires, commerciaux et stratégiques dans la région. Toutefois, des tensions croissantes sont apparues récemment, car les pays occidentaux, en particulier les États-Unis et l’OTAN, s’intéressent de plus en plus à l’Arctique pour des raisons à la fois économiques et de sécurité. Ce changement d’attention a, à juste titre, suscité des inquiétudes à Moscou. Cela rapporte CNBC.

La revendication de la Russie sur l’Arctique est importante : son vaste littoral s’étend sur plus de 22 990 miles, représentant 53 pour cent de l’océan Arctique, et environ 2,5 millions de Russes résident et travaillent dans cette région. L’Arctique joue un rôle crucial dans l’économie russe, en soutenant des industries telles que l’extraction de pétrole et de gaz, la pêche et le développement d’infrastructures, en particulier le long de la Route maritime du Nord, d’une importance stratégique, qui est une artère de navigation majeure reliant l’Europe et l’Asie.

Présence militaire russe et tensions

En outre, la Russie maintient une forte présence militaire dans l’Arctique, y compris une dissuasion nucléaire basée sur la mer, de nombreuses bases et aérodromes, et une flotte spécialisée de brise-glaces conçue pour faciliter le commerce, le transport et l’extraction des ressources. Ces facteurs contribuent à la sensibilité de la Russie à l’égard de tout empiètement perçu sur ses intérêts dans l’Arctique.

Des événements récents ont encore accru les tensions. La décision de l’OTAN de mener des exercices militaires à grande échelle en Norvège, auxquels participent 10 000 soldats de neuf pays alliés, a suscité une vive réaction de la part du président russe Vladimir Poutine. Il s’est dit préoccupé par l’escalade de la concurrence géopolitique dans l’Arctique et par le risque de conflit.

Réponse aux exercices de l’OTAN

En réponse aux manœuvres de l’OTAN, la flotte russe du Nord a lancé ses propres exercices dans l’Arctique, impliquant des navires de guerre et du personnel. Cet affrontement souligne la rivalité qui couve entre la Russie et l’Occident.

La Russie cherche activement à étendre son empreinte économique dans l’Arctique, reconnaissant la contribution significative de la région à son PIB (7,5 pour cent) et à ses exportations (plus de 11 pour cent). Alexey Chekunkov, ministre responsable du développement de l’Extrême-Orient russe et de l’Arctique, a souligné l’importance des projets d’investissement à l’échelle mondiale et du développement d’un réseau de villes arctiques.

Impact des sanctions sur les projets de la Russie

La route maritime du Nord, qui offre une voie de navigation 40 pour cent plus courte entre l’Europe et l’Asie, est cruciale pour la stratégie économique de la Russie. Toutefois, les sanctions internationales imposées à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 ont eu un impact sur les grands projets énergétiques dans l’Arctique. Malgré ces difficultés, la Russie a cherché à contourner les sanctions en utilisant une « flotte fantôme » pour transporter les exportations de pétrole et de gaz vers des acheteurs consentants.

L’Arctique présente une immense valeur stratégique pour la Russie en raison de ses abondantes ressources naturelles et de son rôle en tant que route maritime essentielle. Marie-Anne Coninsx, ancienne ambassadrice de l’UE pour l’Arctique, a souligné l’importance de la route maritime du Nord en tant que source majeure de revenus pour la Russie, lui permettant de financer en partie son effort de guerre en Ukraine malgré les sanctions.

Compter sur la présence de la Russie

Coninsx a également souligné les implications sécuritaires de la présence nucléaire russe dans l’Arctique, qui constitue une menace importante pour l’Europe. L’Occident doit relever des défis pour contrer la présence et l’expertise de longue date de la Russie dans l’Arctique. Si l’OTAN a récemment commencé à donner la priorité à la région arctique, elle est en retard sur la Russie en termes d’expérience et de développement des infrastructures.

Le regain d’intérêt de la Russie pour l’Arctique s’explique par une combinaison de facteurs, notamment le changement climatique, qui facilite l’accès à des ressources auparavant inaccessibles, et l’importance croissante de la route maritime du Nord pour le transport maritime. Ces évolutions ont attiré l’attention non seulement des pays occidentaux, mais aussi d’États non arctiques comme la Chine.

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