L’eau comme arme dans les tensions croissantes entre l’Inde et le Pakistan


Principaux renseignements

  • L’Inde agrandit le canal Ranbir sur le fleuve Chenab, ce qui réduit considérablement le débit d’eau en aval vers le Pakistan.
  • Les perturbations de l’approvisionnement en eau de l’Indus auront des répercussions sur 80 % des terres agricoles pakistanaises, affectant les cultures de base telles que le blé et le coton.
  • La réduction de l’approvisionnement en eau pourrait entraîner des pénuries d’énergie et perturber la production d’électricité au Pakistan.

La tension monte entre l’Inde et le Pakistan au sujet du contrôle du système fluvial de l’Indus, une source d’eau vitale pour les deux pays.

À la suite d’un attentat terroriste meurtrier au Cachemire, que l’Inde impute au Pakistan, le gouvernement du Premier ministre Narendra Modi a suspendu sa participation au traité de 1960 sur l’eau de l’Indus. Ce traité, conçu pour garantir une répartition équitable de l’eau, est désormais dans les limbes malgré un cessez-le-feu entre les deux pays dotés de l’arme nucléaire.

Expansion du canal de Ranbir

L’Inde accélère les projets visant à utiliser au maximum les rivières Chenab, Jhelum et Indus, dont la majeure partie est attribuée au Pakistan en vertu du traité. L’un des principaux projets est l’extension du canal Ranbir sur la rivière Chenab, qui augmentera considérablement la capacité de l’Inde à détourner l’eau et à réduire de manière drastique les apports en aval vers la province pakistanaise du Punjab – le cœur de l’agriculture pakistanaise.

Cette mesure est considérée comme une attaque directe contre l’accord de partage de l’eau existant, bien que le canal soit antérieur au traité.

Impact sur l’approvisionnement en eau

Près de 80 % des terres agricoles du Pakistan dépendent de l’eau de l’Indus pour l’irrigation, et les perturbations menacent des cultures importantes telles que le blé, le riz et le coton.L’imprévisibilité des flux d’eau peut affecter les rendements agricoles et augmenter les coûts de production.
De grandes villes comme Karachi et Lahore dépendent de l’Indus pour leur approvisionnement en eau potable, ce qui fait d’une réduction du débit un déclencheur potentiel de crises de l’eau en milieu urbain.
La production d’électricité au Pakistan dépend aussi fortement des barrages alimentés par l’Indus. Une réduction de l’approvisionnement en eau pourrait entraîner des pénuries d’énergie et perturber l’économie pakistanaise.

Si l’Inde peut réduire les débits d’eau de 5 à 10 % à court terme, des projets à long terme tels que la construction de nouveaux barrages et canaux sur les affluents de l’Indus pourraient réduire considérablement l’accès du Pakistan à l’eau au fil du temps.

Inquiétudes concernant l’escalade diplomatique

L’impact plus large de ces actions va au-delà des préoccupations immédiates.
La pénurie d’eau pourrait alimenter les tensions interprovinciales au Pakistan, ce qui déstabiliserait encore davantage la région.Islamabad a qualifié la suspension du traité par l’Inde d’« acte de guerre », ce qui a alimenté les craintes d’une escalade diplomatique et militaire.
Le Premier ministre Modi considère l’eau comme un outil stratégique dans la réponse de l’Inde au terrorisme, déclarant que « l’eau et le sang ne peuvent couler ensemble ». Il maintient que le traité devrait rester suspendu jusqu’à ce que le Pakistan prenne manifestement ses distances par rapport au soutien au terrorisme.

Des inquiétudes ont été exprimées quant aux conséquences possibles de l’armement des ressources en eau. Les experts avertissent que l’approche de l’Inde pourrait créer un dangereux précédent, incitant d’autres pays, tels que la Chine, à faire de même.

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