Le passé de trois candidats locaux du Vlaams Belang a été largement relayé dans la presse, révélant que les « pommes pourries » circulent encore au sein du parti. Vlaams Belang ne parvient pas à se débarrasser de cette image négative.
Points clés
- Vlaams Belang a fait les gros titres négatifs à trois reprises à cause de figures controversées sur les listes locales.
- Comme le parti présente plus de candidats que jamais, il affirme qu’il est impossible de tous les examiner en détail.
- Le président Tom Van Grieken minimise l’affaire et déclare que cela n’aura pas d’impact sur les élections.
Dans l’actualité : Vlaams Belang a fait les gros titres négatifs à trois reprises à cause de politiciens locaux.
- À Houthulst, le chef de liste Jackie Vercamer (Vlaams Belang) n’a pas pu participer au débat des chefs de liste. Dans un article de la Krant van West-Vlaanderen, Vercamer avait fait plusieurs déclarations marquantes, notamment qu’il instaurerait un « stop à l’immigration » s’il devenait bourgmestre. Il affirmait également que les migrants avaient la priorité pour obtenir un logement social ou qu’ils recevaient des vélos et des téléphones en cadeau.
- Lorsque le CPAS de Houthulst a démenti ces dernières affirmations, Vercamer a répliqué dans Het Laatste Nieuws : « Je ne connais pas encore tous les dossiers. »
- Ce fut le signal pour la direction du Vlaams Belang de « protéger Vercamer contre lui-même », selon Stefaan Sintobin (Vlaams Belang). Vercamer a été remplacé pour le débat.
- À Lubbeek, la présidente de la section locale, Nathalie Zaman-Piot (Vlaams Belang), a également été critiquée. Une publication Facebook de juin a refait surface, où Zaman-Piot rendait hommage au militaire radicalisé décédé Jürgen Conings. Conings avait menacé le virologue Marc Van Ranst et « le régime », et avait menacé de commettre un attentat. Il a été retrouvé mort. « Il y a déjà trois ans… la vérité, nous ne la saurons malheureusement jamais. Tu es notre héros ! », a posté Zaman-Piot.
- Elle a expliqué qu’il s’agissait d’un « post personnel, en tant qu’amie de la famille ». « Je n’ai jamais voulu glorifier le terrorisme », s’est-elle défendue. Elle reste sur la liste du Vlaams Belang à Lubbeek, où elle occupe la deuxième place.
- Enfin, il y a eu l’affaire autour de Roeland Raes (Vlaams Belang), le négationniste condamné qui avait obtenu une place sur la liste à Aalter. Raes était cofondateur du Vlaams Blok et du groupe d’extrême droite Voorpost. Il a obtenu la 27e place « par respect », après en avoir fait la demande.
- La polémique autour de sa personne a pris de l’ampleur et, un jour plus tard, Raes a annoncé qu’il renonçait à sa place. « J’ai voulu laisser le passé derrière moi, mais il est clair que cela n’a pas fonctionné », a-t-il dit. Il a également exprimé ses regrets concernant ses déclarations précédentes, dans lesquelles il minimisait l’Holocauste.
Douleurs de croissance
Les détails : Vlaams Belang souhaite faire des avancées, mais rencontre des douleurs de croissance.
- Vlaams Belang se présentera dans 200 communes, selon De Morgen. En 2018, ce nombre était de 150. Les sections locales s’efforcent également de remplir davantage les listes, et elles y parviennent. Johan Ackaert, professeur émérite de gouvernance locale à l’université de Hasselt (UHasselt), fournit des chiffres : il y a maintenant 4 171 noms sur les listes électorales municipales, contre 3.926 en 2006. Jamais il n’y en a eu autant.
- Avec autant de candidats, certains peuvent passer entre les mailles du filet, déclare Sintobin dans De Morgen. « Nous examinons bien sûr nos candidats, en vérifiant par exemple ce qu’ils ont publié sur les réseaux sociaux. Mais nous ne sommes pas une agence de détectives. C’est pourquoi il arrive parfois qu’une personne nous échappe. Ce sont des exceptions, que l’on retrouve également dans d’autres partis. »
- « Il manque d’expérience et de figures locales fortes dans de nombreux endroits », selon l’analyse d’Ackaert. « En raison du cordon sanitaire, le parti n’a jamais participé à aucun gouvernement. De plus, après la débâcle de 2006, ils ont dû repartir de zéro. »
Vlaams Belang lutte contre le cordon
Zoom avant : Le président Tom Van Grieken espère briser le cordon sanitaire.
- Le président Van Grieken cherche à minimiser les incidents. « Un post sur les réseaux sociaux ou une citation dans la presse locale ne sont pas des ‘incidents’, mais peuvent être catalogués comme de la politique de village », a-t-il déclaré dans une réponse à De Morgen. Il a également critiqué les médias : « L’accent mis intentionnellement sur moins de 0,1 % des candidats du VB n’aura aucun impact sur nous. »
- La question est de savoir si Van Grieken et son parti ont une chance de briser le cordon sanitaire. Le président de la N-VA, Bart De Wever, a clairement indiqué à ses membres qu’il ne souhaitait pas collaborer avec le VB, précisément en raison d’incidents comme ceux-ci. À Middelkerke, la N-VA s’est retirée de la liste locale de Jean-Marie Dedecker parce que ce dernier ne voyait aucun problème à collaborer avec le Vlaams Belang.
- La marque Vlaams Belang reste cependant forte, selon les recherches. Le VB se présente presque partout sous son propre nom. Même au niveau local, le parti pèse plus lourd que les personnes sur la liste. Seules Zelzate et Ninove utilisent un autre nom local, respectivement Vlaams Belang Voluit Zelzate et Forza Ninove. Avec Forza Ninove, Guy D’haeseleer (Vlaams Belang) avait obtenu un excellent score lors des dernières élections locales. Le cordon sanitaire est cependant resté en place.