Principaux renseignements
- Le syndicat IF Metall est en grève contre Tesla pour obtenir le droit de négocier les salaires et les conditions de travail par le biais de la négociation collective.
- Le PDG de Tesla, Elon Musk, s’oppose aux syndicats et préfère la communication directe avec les employés, remettant en cause une tradition centenaire en Suède.
- La grève a suscité des actions de solidarité de la part d’autres syndicats, perturbant les activités de Tesla.
Soixante-dix mécaniciens automobiles suédois sont engagés dans une grève de deux ans contre Tesla, le géant américain de la voiture électrique. La grève porte sur une question fondamentale dans les relations industrielles suédoises : le droit des syndicats à négocier les salaires et les conditions de travail de leurs membres.
Négocier les droits
Ce concept de conventions collectives est la pierre angulaire du marché du travail suédois depuis près d’un siècle. Environ 90 pour cent des travailleurs suédois sont couverts par de telles conventions. Les grèves sont rares en Suède.
Tesla, cependant, sous la direction de son PDG Elon Musk, a remis en question cette tradition. Elon Musk a exprimé publiquement son désaccord avec les syndicats, estimant qu’ils créent des divisions entre les employés et la direction.
Conditions arbitraires
Le syndicat IF Metall, qui représente les mécaniciens en grève, a tenté de négocier une convention collective avec Tesla depuis son arrivée en Suède en 2014, mais s’est heurté à une résistance. Finalement, le syndicat a eu recours à une grève.
Janis Kuzma, l’un des mécaniciens en grève, affirme que les salaires et les conditions de travail chez Tesla étaient souvent arbitraires et dépendaient des caprices de la direction. Il se souvient s’être vu refuser une augmentation annuelle parce qu’il n’avait pas « atteint les objectifs de Tesla », tandis qu’un collègue se serait vu refuser une augmentation de salaire parce qu’il n’avait pas la « bonne attitude ».
Travailleurs de remplacement
Tesla a réagi à la grève en embauchant des travailleurs de remplacement, une mesure sans précédent en Suède depuis les années 1930. Cette tactique, bien que légale, est considérée comme très inhabituelle et perturbe les normes établies des relations industrielles suédoises.
L’entreprise affirme qu’elle préfère communiquer directement avec ses employés plutôt que de négocier par l’intermédiaire d’un syndicat. Toutefois, la réticence de Tesla à s’engager dans des négociations collectives a suscité des critiques et le soutien d’autres syndicats aux mécaniciens en grève.
Les actions de solidarité
Les dockers des pays voisins refusent de manipuler les Teslas, ils interrompent le ramassage des ordures dans les installations de Tesla et ne raccordent pas les nouvelles stations de recharge au réseau.
Malgré ces perturbations, les propriétaires de Tesla n’ont pas été affectés par cette situation, des stations de recharge alternatives étant facilement disponibles. L’impasse persiste, les deux parties restant fermement campées sur leurs positions.
Une décision critique
IF Metall doit prendre une décision cruciale : céder sa demande de convention collective risquerait de créer un précédent dangereux et d’affaiblir le modèle suédois du marché du travail.
Tesla, de son côté, risque d’encourager les efforts de syndicalisation dans ses usines aux États-Unis et en Allemagne. Le conflit semble destiné à se poursuivre, sans qu’aucune solution immédiate ne soit en vue. (uv)
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