Le Salvador va distribuer des bitcoins à tous ses habitants

Premier pays au monde à reconnaître le bictoin comme une monnaie légale, le Salvador poursuit sa marche en avant pour mener à bien son projet. Jeudi soir, le président salvadorien a présenté le wallet développé par le gouvernement. Et il y aura une récompense pour ceux qui joueront le jeu.

Ce jeudi, lors d’une interview télévisée, le président du Salvador, Nayib Bukele, a donné davantage de détails sur le plan de son pays pour y déployer le bitcoin. Une intervention visant à « clarifier les doutes » sur la loi entourant l’intronisation de la cryptomonnaie comme monnaie légale, qui entrera en vigueur en septembre.

Pour ce faire, M. Bukele a tenté de faire preuve de pédagogie. Il a ainsi présenté le wallet qui sera bientôt proposé par le gouvernement, appelé « Chiro », un terme qui signifie « cool » en argot local. « C’est un portefeuille virtuel, comme un portefeuille physique mais dans le téléphone portable », a-t-il expliqué.

Ce wallet sera disponible sous forme d’application, à télécharger sur les smartphones Android et iOs. Elle sera prête pour le mois de septembre. Pour l’installer, les Salvadoriens seront invités à renseigner leur numéro de téléphone et les données de leur carte d’identité.

Le président salvadorien a également annoncé que chaque citoyen (adulte) qui téléchargera l’application recevra l’équivalent de 30 dollars américains en bitcoins. Un don censé « promouvoir l’utilisation du bitcoin et l’utilisation de l’App et stimuler l’économie du pays », a-t-il avancé.

Le salaire moyen au Salvador étant de 240 dollars par mois, ces 30 dollars peuvent sembler très attractifs. Avec un peu plus de 4,5 millions d’habitants adultes, si chacun d’entre eux se dote d’un wallet, la facture s’élèvera à 135 millions de dollars. Il n’a pas encore été précisé de quel poste budgétaire proviendront les fonds.

Avantage non négligeable supplémentaire: l’application fonctionnera sur le réseau téléphonique mobile. Nul besoin de disposer de données mobiles pour l’utiliser et donc pour effectuer des transactions.

Objectif: rassurer

M. Bukele a également mis un point d’honneur à « démonter les faussetés » qui circulent dans le pays sur le sujet. Depuis l’annonce gouvernementale, les critiques fusent au sein de l’opposition. Les partis Alliance républicaine nationaliste (ARENA) et Front de libération nationale Farabundo Martí (FMLN), qui alternent au pouvoir depuis trois décennies, ont accusé le président d' »imposer » la loi sur les bitcoins, qu’il considère comme « non viable ».

« Nous avons été trompés tellement de fois [par les gouvernements précédents] que les gens pensent qu’ils seront encore trompés », a répondu M. Bukele.

« Il y a eu une campagne un peu sale sur la question, que les salaires vont être payés ou que les pensions vont être payées en bitcoins, ce n’est pas le cas, les salaires et les pensions continueront à être payés en dollars », a-t-il assuré.

Pas d’obligation

Le président du Salvador a également tenu à rappeler que l’utilisation du bitcoin resterait optionnelle, et qu’il serait tout à fait possible de continuer à vivre et à payer normalement, avec le dollar américain. En revanche, toutes les activités économiques du pays se devront d’accepter les paiements via la cryptomonnaie. Mais il sera possible de convertir directement en dollars les bitcoins reçus

« Ce qui est prévu avec la loi sur le bitcoin est de connecter notre pays avec le reste du monde, d’apporter des devises étrangères, des investissements et du tourisme, et de stimuler notre économie », a déclaré M. Bukele.

Il a également souligné que la « capitalisation du marché du bitcoin dans le monde est de plus de 600.000 millions de dollars ». Le président salvadorien espère ainsi que les utilisateurs de la cryptomonnaie vont consommer plus facilement dans son pays.

« Les envois de fonds, tant ceux qui les envoient que ceux qui les reçoivent, savent qu’ils paient des commissions, des coûts élevés pour l’envoi et présentent plusieurs problèmes, ici [avec le bitcoin] ces problèmes sont supprimés », a-t-il ainsi fait valoir.

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