Le Royaume-Uni va tenter de traiter le cancer du sein avec de l’aspirine

De l’aspirine va-t-elle permettre de mieux traiter le cancer du sein triple négatif, l’une des formes les plus agressives du cancer du sein ? C’est ce qu’espèrent des chercheurs britanniques, qui viennent de lancer un essai.

Le cancer du sein triple négatif s’avère plus difficile à traiter, car les tumeurs qu’il provoque sont dépourvues de récepteurs que possèdent certains autres cancers du sein. Conséquence: certains traitements, comme l’herceptine, ne fonctionnent pas.

D’autres médicaments peuvent être utilisés, mais les chercheurs tentent toujours de développer un traitement plus efficace. Et la clé de celui-ci pourrait résider dans l’aspirine. Une équipe du Christie NHS Foundation Trust, à Manchester (Royaume-Uni), vient de lancer un essai. Les patientes concernées recevront de l’aspirine ainsi qu’un médicament d’immunothérapie, l’avelumab, avant de subir une intervention chirurgicale et un traitement de chimiothérapie.

« Largement disponible et peu coûteux »

Les chercheurs britanniques estiment que les propriétés anti-inflammatoires de l’aspirine sont susceptibles de rendre les tumeurs plus réactives aux médicaments. Des études sur animaux et en laboratoire ont déjà montré des résultats encourageants.

« Nous espérons que l’aspirine pourra atténuer la mauvaise inflammation afin que le système immunitaire puisse se consacrer à la destruction des cellules cancéreuses », a indiqué à la BBC la Dr Rebecca Lee, l’une des chercheuses qui mènent l’essai.

Si l’essai s’avérait concluant, il constituerait bien sûr une excellente nouvelle. « L’essai de l’utilisation d’un médicament comme l’aspirine est passionnant car il est largement disponible et peu coûteux à produire », a ainsi expliqué la Dr Anne Armstrong, responsable de l’essai.

En moyenne, 11.000 femmes sont atteintes chaque année du cancer du sein en Belgique. Le cancer du sein triple négatif représente en Belgique environ 15% des cas. Ce dernier touche particulièrement les jeunes femmes (moins de 40 ans). Au vu des difficultés à le traiter, il a un taux de survie à 5 ans d’à peine 20%. Là où le cancer du sein affiche globalement un taux de plus de 90%.

Pour aller plus loin:

Plus