Le coût de location de navires de la taille Capesize est tombé de 20.000 dollars à moins de 5000 dollars par jour entre le mois d’août et le mois de décembre. Les navires Capesize sont des cargos trop grands pour utiliser le canal de Panama ou le canal de Suez, et qui doivent donc passer par le cap Bonne-Espérance ou le Cap Horn. Habituellement, ils ont une capacité qui va au-delà de 150.000 tonnes.
Les propriétaires de ces navires se trouvent en grandes difficultés, car le prix de la location quotidienne, qui n’atteignait que 4897 dollars le 23 décembre, ne leur permet pas de couvrir les frais de gestion quotidienne et les frais financiers, qui se montent à près de 13.000 dollars par jour.
Cette baisse des prix est imputable au ralentissement de la croissance chinoise et à l’abondance des navires disponibles, car les propriétaires en difficultés financières ont été contraints de vendre leurs navires pour éviter la faillite.
Le Baltic Dry Index, la principale mesure pour le transport de marchandises en vrac, est également coté à son plus bas niveau depuis qu’il a été créé en 1985 et ce, en raison de l’offre excédentaire de vraquiers construits dans la période où les banques centrales ont inondé le monde de liquidités peu onéreuses.
Jamais dans l’histoire, on n’a constaté une telle surabondance de l’extraction de minerai de fer, de vraquiers, d’aciéries, d’usines d’aluminium, et ainsi de suite …
L’effondrement des cours du pétrole a encore aggravé la crise. Les prix bas du carburant aident les armateurs à réclamer une navigation plus rapide à leurs équipages, alors que lorsque le prix du carburant est élevé, ils leur demandent de naviguer plus lentement pour économiser le carburant. Selon Michael Bodouroglou, qui dirige Paragon Shipping, la vitesse accrue aggrave le problème en augmentant encore davantage la capacité de la flotte, ce qui fait baisser les prix.
Cela a également des implications pour les marchés financiers. Le cours des actions des grandes compagnies maritimes spécialisées dans le vrac ont chuté de plus de 70% en 2015. Morgan Stanley prévoit que les vraquiers ne récupéreront pas leur juste valeur avant 2018.