Dans un message vidéo adressé samedi à la conférence de Doha, au Qatar, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production. De cette manière, les pays de l’OPEP devraient contribuer à découpler l’Europe du chantage russe, a déclaré M. Zelensky.
Selon le président ukrainien Zelensky, des pays comme le Qatar peuvent apporter une contribution substantielle à la stabilisation de l’Europe. « Ils peuvent faire beaucoup pour rétablir la justice. L’avenir de l’Europe dépend de vos efforts », a déclaré le président aux participants à la conférence internationale. « Je vous demande donc d’augmenter votre production d’énergie afin que tout le monde en Russie comprenne clairement qu’aucun pays ne peut utiliser l’énergie comme une arme pour faire du chantage au reste du monde. »
Pénurie de gaz
La guerre en Ukraine a laissé les pays européens en proie à des difficultés d’approvisionnement en énergie. La Russie est le plus grand fournisseur de gaz de l’Europe, ce qui donne à Poutine l’ultime outil de chantage qu’il peut utiliser en représailles aux sanctions internationales auxquelles l’Union européenne participe. La principale victime de la crise énergétique est la population, qui doit faire face à des factures énergétiques astronomiques. Les États membres de l’UE ont déjà mené à des discussions animées la semaine dernière sur la bonne approche à adopter pour atténuer les prix de l’énergie qui deviennent progressivement insoutenables.
Un achat groupé européen de gaz est envisagé. Après tout, en tant qu’Union unie, les pays européens ont une position de négociation plus forte que si chaque État membre devait commencer à faire des offres séparément. Les pays d’Europe du Sud, soutenus par la Belgique, plaident même pour une restriction totale du marché libre en introduisant un prix plafond sur les marchés européens de l’énergie, mais tous les Etats membres ne sont pas favorables à une telle intervention. En attendant, les États-Unis viennent déjà en aide aux pays de l’UE en fournissant des quantités massives de gaz naturel liquéfié ou GNL aux ports européens.
Le pétrole en hausse
Outre le gaz, les prix du pétrole sont également en hausse. Le 25 mars, un baril de pétrole brut Brent coûtait 119 dollars. Afin de faire baisser quelque peu ce prix et de compenser la perte de l’approvisionnement en pétrole russe, des dirigeants occidentaux tels que le président américain Joe Biden, comme M. Zelensky, appellent les pays producteurs de pétrole à augmenter leur production.
Toutefois, les relations entre Biden et les États du Golfe se sont fortement détériorées au cours des derniers mois. Les pays de l’OPEP ne veulent donc pas augmenter leur production pour rien. En contrepartie, les pays veulent un soutien militaire supplémentaire pour combattre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran au Yémen.
Vendredi soir, plusieurs installations pétrolières en Arabie saoudite ont été touchées par des attaques de drones des rebelles houthis. Selon la compagnie pétrolière nationale saoudienne Saudi Aramco, qui possède les installations concernées, de nouvelles attaques pourraient entraîner une nouvelle hausse des prix internationaux du pétrole.