Le président tanzanien, qui préférait la prière au vaccin contre le Covid-19, est mort

John Magufuli, président de la Tanzanie depuis 2015, est décédé le 17 mars de problèmes cardiaques, a annoncé la vice-présidente à la télévision. Cela faisait deux semaines qu’il n’avait plus été aperçu publiquement.

La semaine dernière, le leader de l’opposition Tundu Lissu, en exil en Belgique, faisait remarquer l’absence du président dans la vie publique. Depuis, les rumeurs sur la santé du chef d’État ne cessaient de grandir.

L’homme de 61 ans avait de graves problèmes de santé cardiaque et c’est ce qui aurait provoqué son décès. Toutefois, le chef de l’opposition a laissé entendre ces derniers jours que le président pourrait souffrir d’une forme grave de Covid-19.

En Tanzanie, le gouvernement affirmait avoir vaincu le coronavirus depuis avril, grâce aux prières. John Magufuli refusait d’entendre parler d’une nouvelle vague de Covid-19 alors que tout autour de lui, ses proches mouraient d’une mystérieuse maladie pulmonaire.  

Contrairement aux rumeurs toutefois, Magufuli n’aurait pas fui dans un autre pays pour être soigné. Car c’est en Tanzanie, dans l’hôpital Emilio Mzena à Dar es Salaam, qu’il est décédé, selon les autorités.

La vice présidente de Tanzanie, Samia Suluhu (AP Photo – Isopix)

Samia Suluhu Hassan, 61 ans, vice-présidente du pays, devrait reprendre le mandat de Magufuli, réélu en octobre dernier. Hassan devient donc la première femme présidente de Tanzanie et devrait rester au pouvoir plus de 4 ans, si le Covid-19 ne la rattrape pas.

Dérives politiques

Lors de ses deux élections, Magufuli assurait qu’il lutterait contre la corruption. Mais tout ce que les organisations pour les droits humains retiendront, ce sont les dérives politiques de sa présidence. Son gouvernement est entre autres accusé de menacer la liberté d’expression. Une loi contre la cybercriminalité est notamment utilisée pour emprisonner des opposants au pouvoir. En outre, de nombreux médias ont dû fermer leurs portes, après avoir critiqué le gouvernement.

Le leader de l’opposition Tundu Lissu a dû se réfugier en Belgique après avoir subi une attaque à son domicile, dans laquelle il avait failli perdre la vie. Selon lui, cette tentative d’assassinat était organisée par le gouvernement.

Il est aujourd’hui difficile de dire si Samia Suluhu Hassan suivra la même ligne politique que son prédécesseur.

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