Covid-19: ce pays fait encore pire que la Corée du Nord

Depuis le début de la pandémie de Covid-19, un certain nombre de pays de pays se sont distingués par des stratégies à contre-courant, des affirmations douteuses, voire des statistiques étrangement opaques, mais probablement aucun n’a été aussi loin dans le déni que la Tanzanie.

À l’exception de quelques centaines de cas au tout début de l’épidémie, les autorités tanzaniennes ne reconnaissent l’existence d’aucun cas de Covid-19 dans le pays. Et si les hôpitaux sont surchargés et que des patients meurent, c’est simplement des suites d’une ‘pneumonie aigüe’.

Le pays d’Afrique de l’Est n’est pas le seul à être étrangement épargné par le Covid. Des nations comme la Corée du Nord ou le Turkménistan n’ont pas non plus reconnu officiellement l’existence de cas sur leur sol.

Toutefois, malgré ce déni, le pays de Kim Jong-un s’est dit prêt à recevoir des vaccins contre le Covid-19 via le dispositif de solidarité internationale COVAX afin d’immuniser sa population. Quant au Turkménistan, il lancera prochainement une campagne de vaccination avec le vaccin russe Spoutnik V.

Mais rien de tout cela n’est prévu en Tanzanie. Fidèle à la version officielle de son gouvernement selon laquelle il n’y a pas de cas de Covid-19 dans le pays, le président John Magufuli estime ne pas avoir besoin de vaccins.

Entre déni et remèdes aux plantes

De toute manière, il en est persuadé, ceux-ci ne fonctionnent pas. Son argument massue? ‘Si l’homme blanc était capable de proposer des vaccins, il aurait déjà dû trouver un vaccin contre le sida, le cancer et la tuberculose’, a-t-il affirmé selon la BBC Afrique. Et tant pis pour les centaines d’études menées aux quatre coins du monde qui affirment le contraire…

Sûr de sa science, John Magufuli préfère recommander des remèdes traditionnels à base de plantes. Sa ministre de la Santé, Dorothy Gwajima, a d’ailleurs procédé récemment à une démonstration publique en concoctant un remède maison à base d’oignons, de gingembre, de citrons et de poivre. Une recette validée par les responsables sanitaires du pays, a-t-elle assuré.

Conséquences dramatiques

Ironiquement, ces consignes témoignent d’un semblant de début d’ouverture, puisqu’avant cela le déni semblait absolu et total.

Mais toujours est-il que la posture des autorités tanzaniennes pourrait prêter à sourire si seulement elle n’avait pas des conséquences aussi dramatiques pour les Tanzaniens. De plus, la non-stratégie du pays, que ce soit en matière de vaccination, de testing ou de tracing, entraîne également de grands risques pour les pays voisins, voire le reste du continent.

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