Le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) maintient sa position : il faut alléger le budget de 0,3 % du PIB

Un nouveau jour, un nouveau kern. Le comité ministériel restreint s’est à nouveau réuni hier, dans le cadre d’un marathon autour du budget fédéral. Au cours de cette réunion, toutes nos sources ont confirmé que le Premier ministre et sa secrétaire d’État au Budget, Alexia Bertrand (Open Vld), s’obstinent à vouloir réduire le déficit budgétaire de 0,3 % du PIB. Le montant se situerait entre 1,7 et 1,8 milliard d’euros.

  • Mais cette quête est laborieuse, car il n’y a pas d’unanimité tant sur le cadre que sur la manière de le concrétiser. D’autre part, c’est le Premier ministre qui fixe l’agenda. En s’entêtant sur ses 0,3 %, il devient difficile pour les autres partis de continuer à balayer ces propositions.
  • Ainsi, le fait de ne pas accorder la dernière tranche des pensions minimales reste une pente glissante : le MR met désormais aussi la pression, au grand dam du PS.
  • Bien que les socialistes aient ouvert le porte à certaines économies, ce dossier reste politiquement impensable pour eux, comme pour Vooruit. Mais d’un autre côté, il faut faire quelque chose pour le coût des pensions, afin d’apaiser l’Europe qui doit débloquer son enveloppe du plan de relance à destination de la Belgique. Quoi qu’il en soit, la pression monte.
  • En outre, un autre dossier, dont la date limite était fixée au 15 mars, continue de planer sur les négociations : le coût de l’élimination des déchets nucléaires et du démantèlement des centrales nucléaires. C’est la monnaie d’échange demandée par Engie pour prolonger l’ouverture de Doel 4 et de Tihange 3. Mais il s’agit d’une discussion à plusieurs milliards d’euros : les estimations passées parlaient de 41 milliards d’euros, mais les Français rêvent d’un plafond de 20 milliards.
  • Lors du pot de départ d’Etienne Davignon chez Engie, dans les salons luxueux de l’hôtel Solvay, sur l’avenue Louise, lundi dernier, les dirigeants d’Engie auraient également parlé au Premier ministre Alexander De Croo et à la ministre de l’Énergie Tinne Van der Straeten (Groen), selon De Tijd. Cela aurait remis le dossier sur les rails.
  • Mais il n’y a toujours aucun signe d’un accord final. Le fil conducteur de ces négociations est toujours le même : le temps joue en faveur du géant français de l’énergie, qui sait que la sécurité d’approvisionnement pour les hivers à venir n’est pas garanti en Belgique. Il est impératif de maintenir les deux réacteurs ouverts, et de combler le vide pour les deux hivers concernés. La Vivaldi négocie donc dos au mur.
  • En même temps, il est frappant de constater que Van der Straeten veut montrer « qu’il ne faut pas être dogmatique » à propos de l’énergie nucléaire en déposant un projet de loi à la Chambre. Dans le bouquet énergétique pour la période 2035-2040, elle laisse ainsi de la place aux « SMR », les petits réacteurs nucléaires modulaires.
  • La question est de savoir si ces réacteurs seront prêts d’ici là. Il s’agit d’une mesure plutôt symbolique, destinée à montrer que la porte reste ouverte à l’énergie nucléaire chez Groen. La question politique la plus importante reste de savoir ce qu’il adviendra de la loi sur la sortie du nucléaire. Elle devra de toute façon être modifiée pour permettre la prolongation de Doel 4 et de Tihange 3.
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