Le parti autrichien d’extrême droite FPÖ a remporté une large victoire lors des élections législatives en Autriche. Le parti du leader Herbert Kickl a obtenu 29,2 % des voix, ce qui en fait le premier parti. Pourtant, il est très peu probable qu’il entre au gouvernement.
Key Takaways
- Le parti d’extrême droite FPÖ a remporté 29,2 % des voix lors des élections législatives autrichiennes, devenant ainsi le plus grand parti.
- Les partis au pouvoir, ÖVP (-13 %) et Die Grünen (-5,9 %), ont été sanctionnés.
- Karl Nehammer, chef de file de l’ÖVP, a déjà annoncé qu’il ne souhaitait pas former un gouvernement avec Herbert Kickl, chef de file du FPÖ.
En Autriche, les élections législatives ont été très attendues ces derniers mois. Le parti nationaliste FPÖ a longtemps été le favori, mais il a légèrement reculé dans les sondages ces dernières semaines. Le taux de participation de 74,9 % montre que les élections ont été difficiles à vivre. En fin de compte, les récents sondages se sont révélés erronés, puisque le FPÖ est sorti vainqueur des urnes.
Selon les résultats les plus complets, le FPÖ a obtenu 29,2 % des voix. Il fait ainsi 13 % de mieux qu’il y a six ans. Le parti populaire autrichien (ÖVP), conservateur et chrétien-démocrate, qui forme le gouvernement actuel avec Die Grünen, est arrivé en deuxième position avec 26,5 % (-13 %). Le parti social-démocrate SPÖ est arrivé en troisième position avec 21,1 % (-0,1 %). Le parti libéral NEOS suit avec 9 % (+0,9 %), Die Grünen arrivant juste derrière avec 8 % (-5,9 %).
Pas de cordon sanitaire
En Autriche, il n’existe pas de cordon sanitaire contre l’extrême droite. Dans le passé, par exemple, le FPÖ a fait partie du cabinet à quatre reprises. Plus récemment, de 2017 à 2019, il a formé le premier cabinet de Sebastian Kurz avec l’ÖVP.
Toutefois, ce même ÖVP a rapidement annoncé qu’il ne souhaitait pas s’associer au FPÖ. « Il est impossible de former un gouvernement avec un partisan de la théorie du complot », a déclaré le chancelier Karl Nehammer. Herbert Kickl (FPÖ) a répondu qu’il ignorait ainsi près de 30 % de la population. Le SPÖ, NEOS et Die Grünen ont également déjà indiqué qu’ils ne souhaitaient pas former une coalition avec le FPÖ.
Encore des possibilités pour le FPÖ ?
Selon les experts, il y a encore une petite chance que le FPÖ se retrouve à la table des négociations. Si les négociations entre l’ÖVP et les autres partis n’aboutissent pas, M. Kickl pourrait éventuellement renoncer à ses propres ambitions de devenir chancelier. Aux Pays-Bas, Geert Wilders a fait de même pour faire entrer son PVV au gouvernement.
Une autre option est que la pression exercée par l’ÖVP sur Nehammer devienne trop forte après cette défaite électorale. Un nouveau chef de parti pourrait alors exprimer une position différente à l’égard de Kickl.