Alors que l’Inde est en proie depuis plusieurs semaines à la pire vague de coronavirus depuis le début de la pandémie, celle-ci est touche également le Népal, situé au nord-est. Disposant d’infrastructures sanitaires pas du tout adaptées à pareille crise sanitaire, le pays est en train de vivre à son tour un cauchemar. Au point de compter sur les alpinistes.
Depuis la fin du mois d’avril, le coronavirus frappe le Népal comme jamais auparavant. Chaque jour, ou presque, le pays bat son record de nouveaux cas enregistrés quotidiennement. Il a récemment franchi la barre des 9.000. Lors de la précédente vague, à l’automne 2020, les 4.500 contaminations par jour n’avaient jamais été atteintes.
Le taux de positivité du Népal atteint les… 40%. C’est plus du double du taux indien, et les experts pensent qu’il s’agit d’un chiffre sous-estimé.
Les zones les plus touchées se situent dans la capitale, Katmandou, et dans celle située à la frontière avec l’État indien d’Uttar Pradesh, d’où ont débarqué des milliers de migrants népalais qui ont perdu leur travail à cause de la catastrophe sanitaire en Inde.
Les hôpitaux en détresse
Dans ce pays de 30 millions d’habitants, les infrastructures sanitaires sont démunies. Elles manquent de médecins (0,7 pour 100.000 habitants), de respirateurs (il y en a 600 dans tout le pays), de lits de soins intensifs (1.600), d’oxygène et de bouteilles d’oxygène. Bref, de tout.
Conséquence directe: des hôpitaux ont déjà annoncé qu’il leur était impossible de prendre en charge davantage de patients atteints du Covid. Certains doivent dormir dans les couloirs, à même le sol. La Chine s’est déjà engagée à fournir de l’aide matérielle, dont 20.000 bouteilles d’oxygène.
Mais les autorités népalaises comptent également sur les alpinistes. Pour la saison d’avril-mai, le pays a délivré 700 permis d’escalade, dont plus de la moitié pour l’Everest. Kul Bahadur Gurung, un haut responsable de la l’Association népalaise d’Alpinisme (NMA), a déclaré que les alpinistes et leurs guides sherpas auraient transporté au moins 3.500 bouteilles d’oxygène cette saison. Des bouteilles qui sont rarement rapportées et qui finissent souvent ensevelies dans des avalanches ou abandonnées sur les pentes de la montagne à la fin de l’expédition.
‘Nous appelons les alpinistes et les sherpas à rapporter leurs bouteilles vides dans la mesure du possible, car elles peuvent être remplies à nouveau et utilisées pour le traitement des patients atteints du coronavirus, qui en ont cruellement besoin’, a déclaré M. Gurung.
‘Nous avons besoin d’environ 25.000 bouteilles d’oxygène immédiatement pour empêcher les gens de mourir. C’est notre besoin urgent’, a estimé Samir Kumar Adhikari, un fonctionnaire du ministère de la santé.
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