Le prix du baril de pétrole russe de l’Oural a dépassé les 60 dollars ces derniers jours. C’est la première fois depuis le début du mois de mai qu’il dépasse la limite du plafond de prix imposé par le G7, entré en vigueur en décembre de l’année dernière.
Dans l’actualité : au cours de la semaine écoulée, le pétrole de l’Oural a augmenté de plus de 10 %, pour atteindre près de 64 dollars le baril. Il y a plusieurs raisons à cela.
- La Russie a annoncé au début du mois qu’elle exporterait 500.000 barils par jour de moins en août. Cette annonce est venue s’ajouter à une réduction tout aussi importante de la production en février de cette année, qui s’appliquera tout au long de l’année.
- D’ores et déjà, on constate que moins de pétrole est exporté par voie maritime via les ports de l’ouest de la Russie. Selon les chiffres de Bloomberg, les exportations russes totales ont chuté d’environ un million de barils par jour la semaine dernière.
- Dans le même temps, l’Arabie saoudite a annoncé début juillet qu’elle prolongerait sa propre réduction de production d’un million de barils par jour, soit approximativement 1 % de la demande mondiale. Cela a fait grimper le prix de l’Oural, mais aussi du WTI américain et du Brent européen.
Plafonnement des prix
À noter : L’objectif premier du plafonnement des prix était d’empêcher la fermeture complète du commerce du pétrole russe, sans pour autant continuer à alimenter le trésor de guerre de Poutine.
- Si le pétrole de l’Oural se négocie au-dessus de 60 dollars, les importateurs ne seront plus autorisés à utiliser les services basés dans des pays occidentaux, tels que les assureurs et les navires. En outre, les négociants qui achètent du pétrole au-dessus du prix plafond doivent le faire dans une devise autre que le dollar.
- Si la Russie parvient à expédier de grandes quantités de pétrole au-dessus du prix, cela pourrait être le signe qu’elle a réussi à contourner ces sanctions. Pour ce faire, elle utilise notamment ce que l’on appelle la « flotte fantôme« , une série de navires difficiles à identifier et à localiser, qui prennent souvent la mer sans être vus par les autorités ou sans être assurés. Certains pays, comme le Pakistan, utilisent désormais le yuan chinois pour acheter du pétrole à la Russie, au lieu du dollar américain.
- L’Inde, en particulier, est rapidement devenue le plus grand importateur de brut russe de cette manière, car ce produit est beaucoup moins cher que le pétrole occidental. Le pays importe désormais autant de pétrole que l’ensemble de l’UE avant l’entrée en vigueur des sanctions.
MB