Le Mexique lance une action en justice contre les fabricants d’armes américains

Le pays réclame jusqu’à 10 milliards de dollars de dommages et intérêts aux fabricants d’armes américains et souhaite que des mesures soient mises en place pour renforcer les contrôles des ventes d’armes à feu.

Le gouvernement mexicain vient d’intenter une action en justice sans précédent à l’encontre de plusieurs fabricants d’armes américains. Avec cette action, le Mexique espère stopper le flux d’armes provenant de l’étranger et voir le nombre d’armes américaines en circulation dans le pays diminuer. Ces dernières sont régulièrement utilisées par les cartels, pour des règlements de comptes, attaques terroristes contre les civils, mais également pour défier l’État.

Le Mexique accuse devant le tribunal du Massachusetts six fabricants d’armes à feu (Smith & Wesson, Beretta, Colt, Glock, Century Arms, Ruger et Barrett) de négligence concernant le contrôle de leurs distributeurs. Il les accuse également d’avoir fait du marché illégal mexicain le moteur de leur économie. Ils auraient sciemment commercé avec des criminels pour booster leurs résultats.

« Nous allons plaider avec tout le sérieux nécessaire, nous allons gagner au procès et nous allons réduire drastiquement le trafic d’armes illégales vers le Mexique, qui ne peut rester impuni vis-à-vis de ceux qui produisent, promeuvent et encouragent ce trafic depuis les États-Unis », a déclaré le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, lors d’une conférence de presse.

« Les entreprises doivent immédiatement cesser les pratiques négligentes, qui causent des dommages au Mexique, ainsi que des décès dans le pays », a-t-il lancé.

Selon une étude du gouvernement mexicain, 2,5 millions d’armes ont été introduites illégalement dans le pays au cours des 10 dernières années.

L’arrêt de la vente d’armes à feu provenant des États-Unis aux criminels mexicains permettrait de ralentir leurs activités illégales. Depuis de nombreuses années, le Mexique est en proie à des conflits armés particulièrement violents. De plus en plus audacieux et mieux armés, les gangs s’affrontent régulièrement entre eux et vont jusqu’à défier les autorités locales.

Les entreprises ciblées par la plainte du Mexique n’ont pour l’instant fait aucune déclaration publique.

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