Le métavers, futur éden des fabricants de puces électroniques

Le métavers n’est pas un concept aussi nouveau que cela ; il y a eu des précurseurs, comme Second Life, lancé en 2003. Mais l’annonce que le groupe Facebook se rebaptisait Meta et allait se concentrer au développement de son propre espace numérique interactif en temps réel, en juillet dernier, a véritablement relancé l’engouement pour ce genre de vie virtuelle par avatar interposé. Et a créé un tout nouveau marché pour les géants de l’industrie des microprocesseurs.

Un métavers est un monde virtuel où les humains interagissent par l’intermédiaire d’avatars tridimensionnels pouvant être contrôlés par des casques de réalité virtuelle. Un concept qui, s’il devient populaire, pourrait s’avérer très rentable pour un secteur de l’économie mondiale devenu plus qu’emblématique : celui de la fabrication des puces électroniques, selon CNBC, qui cite un rapport publié la semaine dernière par l’entreprise de gestion d’actifs basée à Chicago Morningstar: « Les avantages pour les fabricants de puces seront inégalés. Étant donné que de nombreuses tâches effectuées dans un métavers impliquent le traitement en temps réel d’une immense quantité de données, les puces concernées devront utiliser des nœuds de processus avancés qui ne sont disponibles que chez TSMC, Samsung et Intel. » Les plus petits acteurs de cette industrie devenue stratégique risquent par contre de se retrouver laissés sur le carreau, selon l’étude.

Les investisseurs aux aguets

Déjà, les investisseurs sont sur la brèche : l’année dernière, les actions du fabricant de puces Nvidia ont grimpé de 125 % grâce aux espoirs suscités par les annonces autour du métavers. Mais ce n’est pas le seul secteur de l’industrie informatique qui devrait profiter de cet effet de souffle que l’on doit en grande partie à Mark Zuckerberg mais qui a lancé une véritable ruée vers la multiplication des métavers. Les entreprises qui se consacrent au Cloud, à l’intelligence artificielle, ou encore à l’aspect purement graphique des jeux vidéos devraient aussi tirer des dividendes de cet engouement.

Dans ces environnements virtuels et sans argent réel, la technologie blockchain et les cryptomonnaies peuvent également jouer un rôle clé. Et en particulier les NFT, ces œuvres digitales uniques qui tiennent de « l’art numérique » et qui suscitent de vives controverses dans le secteur du jeu vidéo, estime Morningstar: « Ils pourraient conférer le droit d’utiliser des œuvres d’art ou de posséder des créatures créées dans le métavers, ouvrant ainsi la porte à une nouvelle économie virtuelle. Dans ce domaine, la créativité humaine n’a pratiquement aucune limite. »

Les métavers sont amenés à se multiplier, comme des bulles d’univers virtuels qui seraient chacune contrôlées par une grande société. Récemment, c’est Disney qui a annoncé le sien, afin de « renforcer l’expérience » de ses fans. Un concept qui suscite tant de craintes que d’interrogations, mais qui sans nul doute va brasser des millions.

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