Le marché du travail américain fait un bond monstre et déjoue les pronostics : pas une bonne chose pour l’inflation

Là où les analystes s’attendaient à ce que la baisse du nombre d’emplois créés continue, ils ont bien été surpris. Ce nombre a explosé. Le taux de chômage baisse d’un cran. Seul le salaire horaire augmente moins rapidement que les autres mois.

Pourquoi est-ce important ?

Aux États-Unis, le marché du travail en surchauffe est en partie responsable de l'inflation. Voir qu'il repart en flèche peut faire craindre un rebond de l'inflation. Cela complique aussi la tâche à la Fed, qui a comme mission de calmer cette hausse des prix.

Dans l’actu : le rapport mensuel sur le marché du travail américain, publié ce vendredi.

  • Les principaux chiffres : 517.000 emplois sont venus s’ajouter au total des fiches de paie du secteur non agricole. C’est plus que la moyenne mensuelle de 2022, qui se situe à 400.000. C’est une explosion par rapport aux estimations surtout : les analystes s’attendaient à une moyenne de 185.000 (!) emplois ajoutés.
    • Depuis juillet, les ajouts mensuels commençaient à diminuer, de 290 à 230.000 en décembre.
  • Autre chiffre qui a de quoi surprendre : le taux de chômage. Il baisse à 3,4%, soit le plus bas depuis 1969. Il est en baisse de nouveau, depuis trois mois (3,6% en novembre, 3,5% en décembre), alors qu’auparavant il avait commencé à légèrement remonter auparavant, après avoir stagné à 3,5% pendant quelques mois.
  • Du côté du salaire horaire, il y a une légère accalmie. Il n’a augmenté que de 0,3% par rapport au mois de décembre. En décembre, il avait augmenté de 0,4%. En glissement annuel c’est une hausse de 4,4%, là aussi une baisse par rapport à décembre (4,6%).

Mauvaise nouvelle pour l’inflation

L’essentiel : du carburant pour l’inflation.

  • Aux États-Unis, c’est ce marché du travail en surchauffe qui est responsable, en partie, de l’inflation. Voir qu’il continue à avancer à plein régime peut faire craindre un retour de flamme du côté de l’inflation. Surtout que cette dernière est actuellement en baisse (après s’être envolée en 2021 et sur la première moitié de 2022), mais n’est toujours pas revenue à son niveau « normal ».
  • Cela donne carte blanche à la Fed pour continuer la hausse des taux d’intérêt. Ce mercredi, elle a réduit la cadence, en passant à une hausse de 0,25% ; parce qu’elle voit que l’inflation est en baisse. Va-t-elle devoir inverser la tendance lors de la prochaine réunion ? Cela dépendra du rapport sur l’inflation, qui sortira dans 10 jours.
  • C’est en tout cas comme ça que Wall Street accueille la nouvelle : le S&P 500 et le Nasdaq sont tous deux en baisse d’1% environ, après trois heures de négociation. Voilà qui casse la tendance du mois dernier.
  • Le dollar repart à la hausse par rapport à l’euro.
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