L’Ukraine accuse les Russes d’avoir « pillé et détruit » le laboratoire de surveillance des radiations de Tchernobyl, les incendies continuent de menacer la centrale

Le laboratoire qui était censé surveiller les niveaux de radiation des déchets nucléaires à Tchernobyl a été pillé et détruit par les soldats russes. C’est ce qu’a déclaré le gouvernement ukrainien. Les experts pourraient donc passer à côté de signes éventuels de contamination accrue dans et autour de l’usine.

Le laboratoire était une installation financée par l’Union européenne, qui analysait des échantillons de déchets radioactifs. L’objectif de la recherche était d’améliorer la gestion des matières radioactives en examinant les échantillons de déchets et les emballages dans la région.

CNN rapporte également que des échantillons de radionucléides ont été prélevés par les troupes russes. Ils contiennent des atomes instables qui peuvent encore émettre une quantité nocive de radiations. Le gouvernement ukrainien a déclaré qu’il espérait que la Russie « se ferait du mal à elle-même et non au monde civilisé ».

Cette nouvelle intervient après que plusieurs feux de forêt sont apparus en début de semaine dans la zone d’exclusion de Tchernobyl. Selon le gouvernement ukrainien, les troupes russes font obstacle aux travaux d’extinction. Certains des incendies ont été éteints, d’autres sont toujours en cours. Leur cause n’est pas encore connue.

Des recherches antérieures ont déjà montré que les particules radioactives peuvent être propagées par la fumée. Ce qui rend la lutte contre ces feux de forêt d’autant plus importante.

Changement climatique

Le gouvernement ukrainien impute les incendies aux soldats russes, mais plusieurs scientifiques affirment que la cause est également à rechercher dans le changement climatique. En 2020, par exemple, un feu de forêt a eu lieu autour du site, ce qui a entraîné un pic important des niveaux de radiation locaux. À l’époque, les pompiers avaient passé deux semaines à combattre l’incendie.

Pendant ce temps, la difficile gestion de la centrale se poursuit. Les employés ukrainiens, en sous-effectif, travaillent depuis des semaines dans des conditions exténuantes et sous la surveillance stricte des soldats russes. Dimanche dernier, après être restée sur place pendant plus de trois semaines, la moitié du personnel a pu être remplacée. On ne sait pas encore quand la prochaine rotation aura lieu.

L’actualité autour de Tchernobyl suscite une inquiétude croissante au sein de l’Agence internationale de l’énergie atomique. Plusieurs véhicules entrent et sortent de la zone d’exclusion, envoyant des matières radioactives en Ukraine avec leurs pneus. La présence de l’armée russe n’est guère plus rassurante.

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