Face à la propagation implacable du coronavirus, un mouvement de panique a saisi les Bourses mondiales. Pour l’enrayer, l’hypothèse d’une fermeture pure et simple des marchés financiers commence à être évoquée, même si autorités et opérateurs rejettent pour l’instant cette idée.
Aux Etats-Unis, des mesures exceptionnelles ont déjà été mises en place pour tenter de limiter l’affolement, dont les fameux ‘coupe-circuits’. Ce système prévoit que les échanges soient suspendus quinze minutes quand l’indice S&P 500 chute de plus de 7%, le temps pour les investisseurs de reprendre leurs esprits. Il a déjà été utilisé trois fois au cours des six dernières séances.
Si l’indice qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street abandonnait 13%, un deuxième arrêt de la même durée aurait lieu. S’il perdait 20%, la séance serait suspendue. Mais certains voudraient que les autorités aillent plus loin et décident de complètement ‘débrancher les marchés’.
Si une telle décision était prise, elle viendrait plutôt des Etats-Unis où la chute continue des indices – le Dow Jones a déjà perdu plus de 25% depuis mi-février – pourrait forcer la main des responsables politiques, avance Christopher Dembik, responsable de la recherche économique chez Saxo Banque.
L’exemple des Philippines
Toutefois, les Philippines ont franchi le pas mardi, en ordonnant la fermeture de la Bourse de Manille, premier marché à cesser son activité en raison du bouclage de l’île principale de Luzon sur laquelle se situe la capitale philippine.
Reste qu’une fermeture de quelques jours, comme lors de la Grande crise de 1933 ou après les attentats du 11 Septembre, ne résoudrait pas le problème, concède M. Dembik.
La propagation de la pandémie, et toutes les incertitudes qu’elle génère, ‘ne va pas s’arrêter avant quelques semaines, et il est inimaginable d’être sur un scénario comme en 1914, où la Bourse de New York avait fermé pendant quatre mois et demi’ Les principaux opérateurs écartent pour l’instant cette idée.
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