Le défi d’Alibaba : devenir leader dans le domaine de l’intelligence artificielle du nuage

La course à l’intelligence artificielle qui a débuté entre les États-Unis et la Chine, devrait se focaliser sur les activités du nuage, et le géant de l’e-commerce chinois Alibaba, qui ambitionne de devenir le leader mondial dans ce domaine, est déjà très bien placé.

La firme decommerce électronique Alibaba a été créée en 1999 par Jack Ma, et aujourd’hui,elle emploie des dizaines de milliers de salariés, et a étendu ses activités àla logistique, la publicité, le cloud computing et les services financiers.

Le champion de la R&D en Chine

C’est aussila firme qui investit le plus dans la recherche et le développement en Chine,avec un budget de 2,6 milliards de dollars pour 2017. En octobre dernier, Ma a annoncéla création d’un institut de recherche dans le domaine de la technologiefondamentale, la DAMO Academy, avec un budget de 15 milliards de dollars sur 3ans. Grâce à cette initiative, Alibaba devrait dépasser IBM, Facebook et Forddans la course à l’intelligence artificielle.

Machine learning

Alibaba aégalement lancé en 2015 une plate-forme de machine Learning sur le cloud, commeAlphabet et Amazon, et qui, comme ses deux rivales américaines, propose toutessortes de solutions en matière de reconnaissance vocale et de classificationdes images. Le deep-learning est une technique qui consiste à former desmachines à reconnaître des choses en les alimentant avec de très gros paquetsde données, et il constitue le segment d’intelligence artificielle le plusimportant actuellement. Le mois dernier, une équipe de recherche d’Alibaba adévoilé un programme capable de lire un morceau de texte en anglais et derépondre à des questions simples plus précisément que ses homologuesconcurrents développés par Microsoft ou Samsung.

Le gouvernement chinois veulent faire de la Chine le pays leader en I.A.

En Chine, lesfirmes comme Alibaba sont avantagées par la motivation du gouvernement chinois àfaire du pays le fer de lance en matière d’intelligence artificielle. Desvilles telles que Shanghai utilisent déjà ce type d’applications au quotidien.City Brain, l’un des outils d’intelligence artificielle proposée par Alibaba,est déjà employé pour gérer les données de circulation et analyser les imagesfilmées par les caméras de surveillance des villes.

On trouve desexpériences similaires en Occident ; mais la Chine veut développer sestechnologies sur une bien plus vaste échelle, ce qui donne un avantage aux firmeschinoises. En outre, le désir du pays de mettre en place des systèmes decontrôle et de notation de ses citoyens contribue aussi à stimuler leslaboratoires de recherche. Les autorités chinoises utilisent déjà des logicielsde reconnaissance faciale pour retrouver des criminels, ou surveiller despersonnes soupçonnées de dissidence. Et contrairement à l’Occident, elles nes’embarrassent guère de considérations éthiques. De même, elles ne partagentpas les inquiétudes occidentales concernant les préjugés des algorithmes, oules pertes d’emplois liés à l’automatisation.

Enfin, grâceà l’énorme population chinoise, les firmes chinoises ont à leur disposition uneénorme masse de données, qu’elles peuvent utiliser quasiment sans restrictions.Ainsi, Alipay, l’application de paiement sur mobile d’Alibaba, dispose de 520millions d’utilisateurs.

Alibaba exporte déjà ses technologies d’I.A.

Alibabaexporte désormais sa technologie d’intelligence artificielle, et elle estdevenue le 5e plus grand fournisseur de cloud computing, derrièreAmazon, Google, Microsoft et IBM. Cette semaine, elle a lancé une version de saplate-forme de machine Learning destinée aux développeurs et aux entrepriseseuropéens. Il y a fort à parier que l’Afrique, où la Chine est déjà trèsprésente, constitue déjà un marché très prometteur. 

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