Construit par l’Agence spatiale européenne (ESA), le satellite Solar Orbiter s’est envolé ce lundi 10 févier en direction du Soleil. Sa mission: percer les plus grands secrets de notre étoile, à une distance jamais atteinte par une sonde européenne.
Si elle est bien d’origine européenne, la fusée qui l’a propulsée est toutefois américaine. Mi-ESA, mi-NASA, la sonde Solar Orbiter est désormais en route vers le Soleil, lancée avec succès depuis le Cap Canaveral en Floride, à 5h03 heure locale.
Fabriquée par Airbus Defense & Space en Grande-Bretagne et lancée par la NASA, Solar Orbiter doit permettre de transmettre des données et des images sans précédent, ainsi que nos premières vues des régions polaires du Soleil, comme l’indique Space.com. La sonde doit plus précisément étudier le vent solaire, le champ magnétique héliosphérique, les particules énergétiques, l’héliosphère et les perturbations interplanétaires transitoires.
‘Chaque fois que vous lancez quelque chose, c’est incroyablement excitant’, a déclaré Günther Hasinger, directeur scientifique de l’ESA. ‘Le plus grand soulagement vient quand vous voyez la lumière de la fusée et ensuite quand les ondes sonores vous frappent. Cette mission est un tel trésor et est si importante pour la science, nous voulons tous qu’elle se déroule bien’, a-t-il ajouté.
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Un vol historique
Pour comprendre le fonctionnement du Soleil, la sonde doit s’approcher à une distance jusqu’alors inégalée par un engin européen, à 42 millions de kilomètres, soit le quart de la distance entre l’astre et la Terre. Elle doit ainsi pouvoir résister à des températures extrêmes atteignant plus de 500°C, mais aussi au bombardement permanent des particules projetées par le vent solaire. Et ce pendant sept à dix ans.
Historique, ce vol l’est aussi par sa portée: les scientifiques ont proposé ce projet pour la première fois il y a plus de 20 ans, en 1999. Les responsables de l’ESA avaient initialement prévu le lancement entre 2008 et 2013… Mais des difficultés techniques et des changements de mission l’ont retardé jusqu’en 2020. Aujourd’hui, Solar Orbiter a finalement décollé en direction ‘d’une région aussi chaude qu’un four à pizza’, comme l’indique Hasinger. Heureusement pour lui, son bouclier thermique devrait l’empêcher de finir en fromage fondu.
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