La Chine veut introduire une nouvelle loi sur la sécurité à Hong Kong. Son but: interdire les actes visant la chute du gouvernement central, mais aussi l’ingérence étrangère dans l’ancienne colonie britannique.
Selon plusieurs observateurs, cette loi signe la fin de Hong Kong tel que nous la connaissons aujourd’hui. La législation de ce territoire sera à présent dictée par le Parti communiste chinois. Juridiquement ce sera compliqué à faire accepter, mais cela n’empêchera pas Pekin d’imposer cette réalité brutale.
Cette loi est l’un des neuf points qui seront discutés ce vendredi lors du Congrès national du peuple. La réunion avait déjà été repoussée plusieurs fois à cause du coronavirus, mais elle aura finalement bien lieu.
Une chose est sûre: cette mesure risque de créer pas mal de remous à Hong Kong et dans le monde. L’année dernière, la région était le théâtre de violentes manifestations pro-démocratiques. Elles ont pris fin quand le covid-19 a commencé à se propager en Asie.
Erosion progressive de son autonomie
Les manifestants protestaient contre ce qu’ils ont appelé ‘l’érosion progressive de l’autonomie de la cité-État par le gouvernement communiste de Pékin’. Plusieurs médias ont rapporté la création de mesures drastiques comme le remplacement d’élus de Hong Kong par des candidats fidèles au Parti communiste.
Chris Patten, dernier gouverneur britannique de la cité-Etat, a déclaré à la BBC que c’était ‘rien de moins qu’une attaque contre l’autonomie de Hong Kong’. Le président américain, Donald Trump, a annoncé que les États-Unis n’hésiteraient pas à adopter des actes forts si la Chine continuait dans cette voie.
La ‘Loi fondamentale’ valable jusqu’à 2047
Hong Kong était une colonie britannique depuis plus de 150 ans. Mais en 1997, elle est revenue aux mains de la Chine. Le gouvernement chinois s’est alors engagé à respecter la ‘Loi fondamentale’ jusque 2047, ce qui permet à Hong Kong de conserver ‘un haut degré d’autonomie sauf en matière de défense et de politique étrangère’. Cela veut dire que le système juridique, les frontières et les droits des Hongkongais sont protégés. En font partie les libertés de réunion et d’expression. Hong Kong est, par exemple, l’un des rares territoires chinois où le massacre de la place Tiananmen en 1989 est commémoré.
Pékin a le droit d’opposer son veto à toute modification du système politique. Par exemple, l’élection directe du chef de l’exécutif peut être annulée. Il s’agit du poste politique le plus élevé de la région administrative. Il est normalement choisi par les élections locales, mais il est nommé par Conseil d’État de la République populaire de Chine. Actuellement, ce poste est occupé par Carrie Lam depuis 2017. Elle est d’ailleurs la première femme à prendre cette fonction.
Des mots, pas des actes
La réponse internationale sera probablement basée sur beaucoup de mots et peu d’actes. Aujourd’hui, la question est de savoir si la loi sera réellement votée. Le président Xi Jinping et les dirigeants du Parti communiste chinois semblent penser qu’ils peuvent agir en toute impunité. Ils ont, en réalité, probablement raison. Surtout maintenant que de nombreux pays sont redevables de la Chine et que le monde est concentré sur la pandémie de coronavirus. Ce qui aura aussi des conséquences sur le statut de Taïwan.