Le Conseil et le Parlement européen entrent ce jeudi dans leur 4e jour de négociations autour du certificat vert, permettant de voyager plus librement dans l’Union européenne. Toutefois, les discussions sont tendues et aucun accord ne ressort, chaque partie ayant ses propres convictions. Si aucun accord n’est trouvé ce jeudi, ce sera aux dirigeants européens de trouver une solution ou le certificat vert sera abandonné.
Sur le principe, le certificat vert européen est assez simple. Ce papier doit permettre aux personnes vaccinées, immunisées ou présentant un test négatif de voyager librement dans l’Union européenne. Mais c’est au niveau des petits détails que cela ne fonctionne pas. Les États européens ne veulent pas être privés de leurs droits nationaux notamment sur le conditionnement de l’accès à leur territoire. Tandis que le parlement veut un certificat offrant une grande liberté et commun à tous les pays.
Les points de tension
Le parlement voulait des tests covid gratuits pour les personnes qui demandent un certificat. Mardi, face au refus systématique du Conseil, ils ont toutefois accepté qu’ils soient payants, tant que les tarifs restent abordables et que les États offrent une aide.
Les députés européens demandent également que les quarantaines soient levées pour les détenteurs du certificat vert. Certains pays ne semblent toutefois pas prêts à rouvrir leurs frontières aussi facilement. Ce point a à nouveau été concédé par le Parlement, mais il demande que ces décisions soient au minimum encadrées par l’UE. La carte européenne des zones de risques devrait notamment être adoptée par les pays. De cette manière, seuls les pays à haut risque pourraient avoir des restrictions.
Enfin, le parlement voulait aussi que seuls les vaccins approuvés par l’Agence européenne des médicaments (EMA) soient acceptés par le certificat. Le vaccin Spoutnik V, massivement utilisé par la Hongrie ne serait donc pas valable. Finalement, il a été décidé que seuls les vaccins explicitement refusés par l’EMA n’entreraient pas dans le cadre du certificat. Les personnes vaccinées avec le vaccin Spoutnik V seraient alors acceptées, explique le site Politico.
Pour le Conseil européen, le Parlement outrepasse encore ses droits avec de telles demandes. Le parlement devrait ‘arrêter de jouer à des jeux où ils tentent de s’emparer du pouvoir et se concentrer plutôt sur les éléments pour lesquels ils ont le droit légitime d’avoir leur mot à dire’, a déclaré un diplomate européen à Politico.
Et si les négociations échouent ?
Ce jeudi est la dernière chance du parlement de trouver un accord sur ces différents points de tension. Si les négociations échouent, ce seront aux États de reprendre le flambeau et de décider ensemble de ce qu’ils veulent faire de ce certificat. Ce sera discuté lors de la réunion des chefs d’État la semaine prochaine.
À terme, il est encore possible que le certificat européen tombe à l’eau. Ce sera alors à chaque État de décider s’ils veulent en mettre un en place ou non et quelle sera leur politique à leurs frontières. Pour les voyageurs, ce système serait une vraie prise de tête et certains pourraient décider de ne pas partir pour éviter les quarantaines, les tests à répétitions ou les problèmes aux frontières. Et les pays qui comptent beaucoup sur le tourisme dans leur économie devraient faire face à un nouvel été catastrophique.
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