‘La technologie évolue si rapidement que vous perdez 40% de vos compétences tous les trois ans. Dans moins de 10 ans, vos compétences actuelles seront inutiles’, a déclaré Alain Dehaze, CEO d’Adecco, spécialiste mondial de l’intérim, dans une interview au Wall Street Journal.
Alain Dehaze, 57 ans, est ingénieur commercial de formation. Il a rejoint Adecco en 2009 où il a occupé différents postes dans le secteur du recrutement. En 2015, il a succédé à un autre Belge, Patrick De Maeseneire, au poste de CEO.
Selon M. Dehaze, Adecco, par le biais de General Assembly, sa filiale spécialisée dans la formation professionnelle, est de plus en plus sollicitée pour des compétences dites de ‘marketing numérique’. Il s’agit de connaissances en SEO (Search Engine Optimization), Google Analytics, tout ce qui touche aux réseaux sociaux, aux sciences des données, etc.
Tous les trois ans, nous perdons 40% de nos compétences
‘D’une part, les compétences numériques sont extrêmement importantes, mais les soft skills demeurent également cruciales: empathie, intelligence émotionnelle, créativité, capacité à travailler ensemble.’
Selon le Belge, l’apprentissage tout au long de la vie sera également absolument nécessaire pour survivre sur le marché du travail. ‘La technologie évolue si rapidement que vous perdez 40% de vos compétences tous les trois ans. Par conséquent, dans moins de 10 ans, vos compétences actuelles seront pratiquement inutiles.’
Les pouvoirs publics jouent un rôle important dans l’upskilling et le reskilling
Pour maintenir ces compétences à la page, Alain Dehaze estime que le gouvernement a un rôle important à jouer. Il fait référence à un concept qui existe à Singapour et en France, ainsi qu’au Brésil, où une variante a été développée.
Chaque employé reçoit un compte personnel de formation. Gouvernement et employeur déposent de l’argent sur ce compte. L’employé lui-même peut également cotiser. Lorsqu’il souhaitera développer ses compétences (upskilling) ou en acquérir de nouvelles (reskilling), il pourra utiliser ce budget.
M. Dehaze espère que la crise du coronavirus encouragera d’autres gouvernements à introduire ce type de concepts. De cette manière, le salarié peut se protéger contre les grands changements sur le marché du travail.