Robinhood, l’application d’investissement populaire auprès des jeunes, fait l’objet d’une enquête menée par la SEC, le gendarme boursier américain, écrit le journal économique The Wall Street Journal.
L’enquête porte sur une possible fraude dans le domaine du flash trading. Robinhood vend en effet des informations sur les ordres passés par ses clients aux flash traders, les traders à haute fréquence, et réagissent en conséquence. Ils utilisent des plateformes de trading ultra rapides capables de prendre de vitesse les mouvements du marché, ce qui leur permet de réaliser de petits profits.
Fraude
En principe, Robinhood est autorisé à tirer parti des données qu’il collecte, mais il doit faire preuve de transparence à ce sujet. L’application n’aurait pas clairement indiqué cette information sur son site web, ce qui aurait attiré l’attention de l’autorité de surveillance du marché. Si la SEC conclut que l’information est manquante, cela correspondrait à une fraude.
Selon The Wall Street Journal, l’enquête a déjà atteint un stade avancé. Si Robinhood est réellement dans son tort, il pourrait opter pour un règlement à l’amiable qui lui coûterait 10 millions de dollars… Sans que cela ne constitue pour autant un aveu formel de culpabilité. Les négociations concernant un tel règlement éventuel n’ont pas encore commencé et pourraient prendre un certain temps.
Suicide
Hyperpopulaire auprès des jeunes, l’application Robinhood est évaluée à 11 milliards de dollars. Ce qui ne l’empêche pas d’être également critiquée. Ses détracteurs affirment que la plateforme s’apparente beaucoup trop à un casino en ligne. Selon eux, elle pousserait les investisseurs inexpérimentés à sous-estimer les dangers du négoce des actions. De plus, Robinhood cultiverait un comportement de troupeau, la plateforme proposant en effet un top des actions les plus achetées et mis à jour en temps réel.
Enfin, l’entreprise envisage désormais de durcir ses conditions d’admission pour certains investissements après le récent suicide d’un de ses utilisateurs. Alex Kearns, 20 ans, pensait être dans le rouge de 730.000 dollars après avoir négocié des options. Il s’est avéré par la suite qu’il avait mal interprété son bilan.