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A partir de ce mois d’avril, les autorités fiscales du Portugal commenceront à organiser des tombolas qui permettront à des citoyens qui auront réclamé leur note de café, restaurant coiffeur ou mécanicien à ces prestataires, de gagner 60 voitures de luxe d’une valeur unitaire de 90.000 euros par an, rapporte le Financial Times. Le gouvernement portugais espère ainsi faire remonter une grande partie de l’économie souterraine du pays, qui représenterait 20% de l’ensemble de l’économie. Les contribuables devront adresser leurs factures, sur lesquelles figureront le numéro d’identification fiscale du commerçant, aux autorités fiscales. Un tirage au sort hebdomadaire leur permettra de gagner éventuellement la voiture. Des tirages spéciaux auront lieu à Noël et en été.
Paulo Núncio, le Secrétaire d’État aux Affaires fiscales, espère que le nombre des transactions dont le fisc portugais aura eu connaissance pourra progresser ainsi de 50%, soit près de 2 milliards de factures supplémentaires par rapport au nombre de factures communiquées à l’Etat l’année dernière. Le gouvernement indique que les dépenses afférentes aux récompenses offertes, 10 millions d’euros, seront largement compensées par les recettes supplémentaires liées aux ventes qui seront déclarées grâce à ce stratagème, et qui n’auraient jamais été taxées autrement.
Il s’est inspiré d’une initiative similaire qui est appliquée dans l’Etat de São Paulo au Brésil. D’autres pays, tels que l’Argentine, la Colombie, Porto Rico, Taiwan, ou la Slovaquie, utilisent également des programmes comparables.
Mais cette initiative n’enthousiasme pas tout le monde. Certains observent que le tirage au sort d’une voiture couteuse fabriquée à l’étranger contribue à faire la promotion de ces véhicules et envoie un mauvais message à la population de ce pays qui tente de se relever de ses très graves difficultés économiques. D’autres soulignent que la mise en exergue de ces voitures polluantes n’incitera pas les citoyens à prendre les transports en commun pour réduire la pollution. Les commerçants visés par la mesure déplorent que l’inscription de leur numéro d’identification fiscale, qui comprend 9 chiffres, sur chaque facture ou note, représentera 130 millions d’heures par an, une perte de productivité que le pays ne peut guère se permettre.
Pourtant, la plupart des Portugais sont convaincus que la mesure sera couronnée de succès, dans la mesure où ils sont très joueurs et apprécient les loteries. Les Portugais font partie des Européens qui dépensent les plus grosses sommes pour participer au jeu de l’EuroMillions. En revanche, le programme ne devrait pas convaincre les Portugais qui auront des dépenses coûteuses d’entretien, par exemple. Dans ce cas, un billet de loterie et l’hypothétique gain d’une voiture prestigieuse ne l’emportera pas face à la perspective d’économiser immédiatement les 23% de la TVA portugaise …