Dans une lettre ouverte, une quarantaine de spécialistes, économistes et juristes estiment que l’approche belge en matière de lutte contre le coronavirus ‘présente d’énormes lacunes’ et est ‘inadéquate’. Six entrepreneurs flamands veulent par ailleurs poursuivre en justice le virologue Marc Van Ranst pour dénoncer ses ‘déclarations sans nuances et imprudentes’.
Ces derniers jours, de multiples experts, tout comme le milieu des affaires, ont ouvertement critiqué les mesures anti-coronavirus strictes en vigueur dans notre pays. Dans une lettre ouverte particulièrement virulente parue ce jeudi dans plusieurs médias, l’économiste de la Santé Lieven Annemans, les économistes Geert Noels et Stijn Baert et un certain nombre de médecins, entre autres, dénoncent une gestion de la crise sanitaire ‘qui manque singulièrement de clarté et de transparence’ et ‘montre énormément de failles et trop d’inadéquations’.
Légitimité des experts
Les signataires s’interrogent notamment sur les experts actuels, qui ont été nommés ‘sur la base de critères inconnus et peu clairs’. Selon eux, trop de décisions prises au cours des derniers mois l’ont été sur des bases non fondées scientifiquement. Et trop souvent, ‘les conséquences directes et indirectes ont été sous-évaluées’.
Le choix de ‘confiner des personnes saines’ est également remis en cause, tout comme les ‘conséquences néfastes’ pour la santé mentale de la population belge. ‘Le confinement a généré de la violence conjugale et de la maltraitance infantile. Le taux de pauvreté explose et cette dernière est reconnue pour diminuer l’espérance de vie de plusieurs années.’, poursuivent-ils.
Jamais autant d’argent n’aura été investi pour ‘sauver’ si peu de vies
Les signataires déplorent également les conséquences financières de cette politique. ‘Sur le plan économique, 50 milliards se sont évaporés. Jamais autant d’argent n’aura été investi pour « sauver » si peu de vies’, écrivent-ils, remettant par ailleurs en question les fondements juridiques de l’obligation du port du masque ou l’interdiction des rassemblements.
Maisons de repos
L’aspect éthique est également abordé. ‘L’exemple le plus illustratif est celui des personnes âgées vivant en résidence, qui ont été enfermées contre leur gré, privées de relations sociales et de soins médicaux, soi-disant pour leur bien…’ Récemment, plusieurs histoires poignantes de résidents de maisons de repos qui ne sont pas autorisés à recevoir de visiteurs, ou très peu, ont fait le tour des médias.
Les signataires demandent que de nouveaux groupes de travail soient mis en place d’urgence pour ‘proposer des mesures prouvées scientifiquement comme efficaces’. Ainsi, ‘le climat actuel de covidophobie est tout à fait injustifié et génère une anxiété néfaste pour une partie importante de la population’, pointe encore la lettre ouverte.
Une affaire judiciaire pour Marc Van Ranst?
Dans le même temps, le virologue Marc Van Ranst se retrouve lui aussi personnellement en première ligne. Six entrepreneurs flamands veulent le poursuivre en justice pour ses recommandations contre le coronavirus qui ont ‘causé des dommages économiques et sociaux excessivement importants avec des déclarations sans nuances et imprudentes’, rapporte Het Laatste Nieuws.
‘Avec la régularité d’une horloge, Van Ranst diffuse lui-même des informations et des conseils dans les médias et via Twitter, avant même que le gouvernement ne les ait communiqués’, dénonce notamment Rudi De Kerpel.
‘Ils veulent me faire taire’
Dans une réaction, le virologue évoque une ‘campagne de dénigrement d’inspiration politique’. ‘Le fait que ces entrepreneurs informent un journal avant que je ne sois informé indique qu’ils cherchent de la publicité. Ils veulent me faire taire’, déclare-t-il à Het Laatste Nieuws. ‘Est-ce que je vais engager un avocat? Non, je n’ai pas l’argent.’
De toute façon, Marc Van Ranst estime qu’il n’y aura pas de procès. ‘Ils feraient mieux de s’attaquer au virus, ils auraient plus de chance de gagner’.
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