La Banque des règlements internationaux (BRI), la banque des banques nationales, déclare dans son rapport économique annuel que l’inflation dans les principales économies mondiales pourrait conduire à une stagflation d’ampleur planétaire.
Selon la BRI, une marée inflationniste mondiale est imminente, en raison des perturbations causées par le COVID-19, de la guerre en Ukraine et de la hausse des prix des matières premières. Les vulnérabilités financières des principales économies mondiales assombrissent les perspectives.
- La Belgique a enregistré un taux d’inflation de 9,3 % pour le mois d’avril.
- Le Royaume-Uni suit de près avec 9 % pour le même mois. En mai, l’inflation a atteint 9,1 %.
- L’inflation mondiale devrait augmenter de 8 % cette année.
La menace d’une nouvelle ère d’inflation coïncide avec des perspectives de croissance faibles et une grande vulnérabilité financière, indique la BRI dans son rapport. La banque craint donc le risque de stagflation dans l’économie mondiale.
« Les banques centrales doivent agir rapidement »
La BRI indique que le rétablissement d’une inflation faible et stable est la priorité des banques centrales. « Les banques centrales doivent agir rapidement et de manière décisive avant que l’inflation ne s’installe durablement », a déclaré Agustín Carstens, directeur général de la BRI, dans un communiqué de presse. « S’ils le font, le coût de la reprise en main de l’inflation sera plus élevé. Les avantages à long terme du maintien de la stabilité pour les ménages et les entreprises l’emportent sur les coûts à court terme. »
Ce faisant, les banques centrales doivent minimiser l’impact sur l’activité économique et préserver ainsi la stabilité financière. Par le passé, il s’est avéré difficile de renverser une situation financière mondiale aussi sombre que celle que nous connaissons actuellement. Néanmoins, la BRI estime qu’une répétition de la stagflation des années 1970 est peu probable.
L’amélioration de la politique monétaire et des cadres macroéconomiques, ainsi que la réduction de la dépendance énergétique, nous éviteraient de nous retrouver dans la même situation que la crise pétrolière d’il y a 50 ans. Néanmoins, la BRI avertit que les vulnérabilités financières actuelles, telles que les niveaux élevés de la dette et des prix des actifs, pourraient accroître les risques de stagflation.
Pressions inflationnistes auto-renforcées
Pendant la transition d’une inflation faible à une inflation élevée, les pressions inflationnistes ont tendance à s’auto-renforcer, analyse également la banque. Les augmentations de prix commencent à jouer un rôle plus important dans le comportement des gens. Ainsi, les variations de prix des denrées alimentaires et de l’énergie auraient désormais un effet plus important et plus persistant sur l’inflation globale que lorsque l’inflation est faible.
La BRI espère donc que les gouvernements et les banques centrales continueront à prendre des mesures. « Le défi d’assurer une faible inflation à court terme existe parallèlement au défi de longue date de rétablir des marges de sécurité pour l’avenir dans la politique macroéconomique », a déclaré Claudio Borio, chef du département monétaire et économique de la BRI.
« La pression sur la politique budgétaire s’accroît. Cela complique la tâche de la politique monétaire et souligne l’importance des réformes pour soutenir la croissance à long terme. »