Principaux renseignements
- Des pièces sont encore fournies au projet par des entreprises en Turquie et à Hong Kong.
- Les fournisseurs qui avaient précédemment vendu des composants à Damen ont ensuite été retrouvés dans les registres d’importation russes, expédiés par l’intermédiaire d’entités turques ou chinoises.
- Damen reconnaît avoir vendu certains composants pour les navires de pêche à « plusieurs sociétés étrangères », en acceptant des clauses de pénalité pour empêcher leur utilisation en Russie.
La construction de vingt navires de pêche par la société néerlandaise Damen Shipyards en Russie se poursuit malgré les sanctions. Selon un reportage de l’émission de télévision Nieuwsuur, qui a examiné deux bases de données sur les importations, des pièces sont toujours fournies au projet par l’intermédiaire d’entreprises situées en Turquie et à Hong Kong. Ces bases de données ont révélé que des fournisseurs qui avaient précédemment vendu des composants tels que des hélices ou des treuils à Damen ont ensuite été retrouvés dans les registres d’importation russes, expédiés par l’intermédiaire d’entités turques ou chinoises.
Ces sociétés, nouvellement établies en 2022, étaient liées à des entreprises russes, ce qui laisse supposer un contournement délibéré des sanctions. Aux Pays-Bas, trois passeurs utilisant des itinéraires similaires ont été condamnés à des peines de prison. Bien que les navires soient conçus pour la pêche au crabe et n’aient pas de vocation militaire, ils tombent sous le coup des sanctions visant à affaiblir les capacités industrielles de la Russie.
Réponse
Damen affirme n’avoir commis aucun acte répréhensible. La société a précédemment déclaré qu’elle avait livré une « très petite quantité de marchandises » à la Russie avant l’entrée en vigueur du paquet de sanctions actuel, affirmant que cela était aligné sur les réglementations douanières. Damen affirme également avoir examiné les fichiers ImportGenius qui suggèrent d’autres livraisons à la Russie, concluant que ces livraisons n’ont pas eu lieu.
Coopération et litige
Damen reconnaît avoir vendu certains composants pour les navires de pêche à « plusieurs sociétés étrangères », avoir convenu de clauses de pénalité pour empêcher leur utilisation en Russie et s’être coordonné avec les douanes néerlandaises. Ils maintiennent que si l’une des parties viole ces conditions, des mesures appropriées seront prises. Damen avait entamé une procédure judiciaire contre le gouvernement néerlandais en vue d’obtenir une « compensation » en raison des sanctions empêchant la livraison de navires partiellement achevés. Toutefois, cette affaire a été récemment classée afin de ne pas compromettre la coopération dans un contexte d’escalade des tensions géopolitiques.
Changements au sein de l’entreprise et répercussions
L’entreprise a rompu ses liens avec sa coentreprise avec Rosneft, qui impliquait la construction de dizaines de navires, ainsi qu’avec Damen Engineering, une filiale responsable des conceptions de construction navale et de la logistique à Saint-Pétersbourg.
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