Alors que de nombreux pays du monde tentent de diminuer leur dépendance au pétrole, au gaz et au charbon pour tenter de freiner le réchauffement climatique, la Russie et l’Arabie saoudite ont récemment déclaré qu’ils continueraient de produire et d’exploiter des combustibles fossiles. Et ils ne se sont pas gênés, par la même occasion, de se moquer de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
Le mois dernier, un nouveau rapport de l’AIE affirmait que, pour atteindre la neutralité carbone en 2050, il fallait mettre fin, dès cette année, aux investissements dans le gaz et le pétrole. L’idée n’était pas de stopper net toute production et utilisation de ces combustibles fossiles, mais de ne pas commencer de nouveaux projets.
Mais ce rapport est loin d’avoir convaincu les dirigeants russes et saoudiens. Le ministre russe de l’Énergie, Alexander Novak, a déclaré que le rapport était basé sur ‘des calculs inversés’. ‘À mon avis, c’est une approche simpliste. C’est également irréaliste’, a-t-il affirmé à CNBC. Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdulaziz bin Salman, a même qualifié le rapport de ‘suite du film La La Land’. Il considère donc qu’il ne doit pas être pris au sérieux.
Objectifs climatiques
Les deux pays ont pourtant signé les accords de Paris dont l’un des objectifs est de diminuer drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, notamment émis par l’utilisation du gaz et du pétrole.
Toutefois, la Russie et l’Arabie saoudite défendent leur vision des choses. Tous deux ont des projets pour les énergies renouvelables. ‘Mais nous devons être clairs avec quelles ressources cela peut être fait, qui va payer pour cela, quelles technologies et les opportunités qui s’offrent à nous’, a expliqué Novak. Pour la Russie, le pétrole et le gaz semblent donc être des moyens pour financer la transition énergétique.
Pour l’Arabie saoudite, c’est moins clair. Abdulaziz bin Salman a déclaré qu’ils allaient être ‘les gagnants’ du gaz, du pétrole et des énergies renouvelables. Il n’y aurait donc pas vraiment de transition énergétique dans ce pays, mais plutôt la création d’un nouveau secteur – le renouvelable – qui s’ajoute aux énergies historiques.
Pour aller plus loin: