La Russie cherche désespérément des migrants

Au total, 124.900 étrangers sont arrivés en Russie en 2018, soit une diminution de 4% par rapport à l’année précédente, indique une étude de l’Académie russe de l’économie nationale et du service public (ARENSP). Selon les chercheurs, il s’agit de la diminution la plus importante depuis l’effondrement de l’Union soviétique il y a trente ans.

Le rapport souligne en outre qu’entre 2017 et 2018, l’émigration russe a augmenté de 16,9%. Pour la première fois en dix ans, les migrations n’ont pas été en mesure d’annuler le déclin démographique de la Russie.

Les migrations en provenance d’Ukraine et d’Ouzbékistan ont enregistré la plus forte baisse. Les deux pays constituent depuis longtemps des pourvoyeurs importants de migrants pour la Russie.

Economies émergentes

Selon Nikan Mkrtchyan, chercheuse à l’institut d’analyse et de prévision sociales de l’ARENSP, la Russie doit attirer trois cent mille immigrants chaque année pour maintenir sa population stable. Selon l’analyste, les migrations pourraient augmenter en 2019, mais elles ne dépasseront pas la barre des 200.000 migrants.

Les migrants ukrainiens, moldaves et géorgiens migrent de plus en plus vers l’ouest au lieu de la Russie. Les économies émergentes du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan, également d’anciens pays donateurs de migrants, sont maintenant en concurrence avec la Russie et attirent de plus en plus les migrants d’Asie centrale.

La Russie pourrait attirer des migrants d’Iran, d’Afghanistan, du Pakistan, d’Inde et du Moyen-Orient. Cependant, le pays a peu d’expérience en matière de migration de masse provenant de pays avec un tel fossé ethnoculturel, indique le rapport.

10 millions de migrants

Le gouvernement russe a indiqué qu’il souhaitait attirer environ 10 millions de migrants russophones d’ici 2025. Cette mesure devrait contribuer à inverser le déclin démographique russe.

Selon les chiffres officiels du gouvernement russe, la Russie comptait 146,8 millions d’habitants au 1er janvier 2019 : c’est 87.000 personnes de moins qu’au début de 2018 (ces chiffres incluent la population de la Crimée, dont l’annexion par la Russie n’est pas reconnue par la communauté internationale).

En mai 2018, le président Poutine a annoncé par décret qu’assurer une croissance démographique naturelle stable serait la priorité numéro 1 de son gouvernement jusqu’en 2024. Selon les scientifiques, le pays traverse sa deuxième crise démographique.

Lors de sa campagne électorale en 2018, Vladimir Poutine a promis de fournir 8,6 milliards de dollars sur trois ans aux programmes destinés à mettre un terme à la crise démographique russe. Ces programmes comprennent des subventions hypothécaires pour les jeunes familles et un soutien financier pendant les congés de maternité.

Plus