La RTBF et TV5 veulent lancer un ‘Netflix de la francophonie’

Après le lancement annoncé d’un ‘Netflix flamand’ par DPG Media et Telenet, la francophonie ne veut pas rester sur la touche et propose également de lancer sa propre plateforme.

Selon les informations du journal Le Soir, la réponse belge francophone sera d’abord ‘internationale’ avant de passer ensuite à un élargissement du service de vidéo à la demande de la RTBF, Auvio. Il faut croire que les répliques au géant du streaming Netflix ne sont plus suffisantes au sud du pays, et nécessitent une réaction plus solide. En prenant exemple sur nos voisins flamands?

Car de l’autre côté de la frontière linguistique, la riposte se fait sentir: DPG Media (Medialaan et De Persgroep Publishing) et Telenet (Vier, Vijf, Play…) annonçaient ce mercredi le lancement d’une offre complète de streaming avec ‘des contenus locaux et internationaux’, espérée pour octobre 2020. Et se disent ouvertes à une collaboration avec d’autres acteurs flamands tels que la VRT.

L’un des raisons principales de cette annonce, c’est bien sûr Netflix, et ses concurrents qui se développent à la chaîne. ‘Les services de streaming payants internationaux, qui découvrent de plus en plus le marché flamand, mettent l’écosystème médiatique flamand sous pression’, déclaraient ainsi les deux entreprises médiatiques. Tout comme le paysage francophone, dont la riposte ne s’est pas faite attendre.

Internationalisation d’Auvio

L’administrateur général de la RTBF, Jean-Paul Philippot, serait donc prêt à ‘internationaliser’ sa plateforme Auvio, ou même à la faire évoluer dans une ‘structure juridique indépendante’. Après les contenus intégrés d’Arte, d’AB3, d’ABExplore l’année dernière et ceux d’Uncut et d’UniverCiné dans les prochaines semaines, la plateforme de la RTBF veut passer à la vitesse supérieure. ‘Le plus important, pour se différencier de Netflix, c’est d’ancrer Auvio dans son contexte belge francophone’, affirme Jean-Paul Philippot au Soir.

Le service à la demande de la RTBF pourrait éventuellement s’appuyer sur un acteur tel que BeTV pour concrétiser ses rêves internationaux. Mais sa maison mère, Voo (Nethys), reste pour l’instant liée au fonds d’investissements américain Providence.

TV5 Monde Plus

De son côté, TV5 n’a pas non plus de temps à perdre et annonce déjà le lancement en septembre de TV5 Monde Plus, sa toute nouvelle plateforme de streaming. On pourra naturellement y retrouver France Télévisions, la RTS suisse, des chaînes canadiennes et la RTBF, déjà diffusés sur TV5, ainsi que les productions propres issues des pays africains francophones. Ce sont les Canadiens qui ont financé le projet, injectant un peu plus de 10 millions d’euros sur 5 ans. La cause: Netflix, encore. ‘La part de marché de Netflix dépasse les 60% au Canada. Ils ont donc compris avant les autres qu’il y avait le feu’, explique le directeur général de TV5, Yves Bigot.

L’un dans l’autre, tout se rejoint, puisque ‘TV5 Monde Plus sera embarqué à bord d’Auvio’, affirme la RTBF. Et réciproquement, ses contenus seront désormais accessibles dans le monde entier, touchant potentiellement 300 millions de francophones, 364 millions de foyers. La plateforme peut même ratisser bien plus large, avec ses contenus traduits en 14 langues.

On est cependant encore très loin de pouvoir parler d’une véritable concurrence à Netflix et ses 15 milliards d’investissement par an. Yves Bigot n’a d’ailleurs pas vraiment l’intention de s’y frotter. ‘Nous n’avons pas leur puissance, ni leurs budgets. La force de Netflix, ce sont ses exclus.’

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