Les uns après les autres, les indicateurs de l’économie chinoise déçoivent. Cette fois, ce sont les prix à la production qui ont chuté de 4,6%.
La reprise est morte et enterrée en Chine, et la déflation pointe le bout de son nez : « Nous ne pouvons pas faire pire »

Pourquoi est-ce important ?
Au sortir de sa politique zéro-covid, la Chine espérait revenir sur le chemin de la croissance forte, à l'image de l'Occident en 2021. Mais c'est pour le moment un grand flop : la demande intérieure ne compense pas une demande mondiale en berne. Avec cette particularité que la Chine doit lutter contre la déflation, là où nous nous battons depuis plus d'un an contre l'inflation.Dans l’actu : l’économie chinoise tousse.
- Et un indicateur décevant de plus : les prix à la production ont chuté de 4,6% en mai, la plus grosse perte en 7 ans.
- L’indice des prix à la consommation (l’inflation) est à peine en territoire positif : 0,2% en mai par rapport à l’année dernière, contre 0,1% en avril.
- Mais de mois en mois, les prix ont chuté de 0,2% : la Chine fait face à la déflation.
Les détails : demande mondiale en berne et chute des matières premières.
- Ces mauvais chiffres s’ajoutent à une longue liste décevante : les exportations chinoises se sont effondrées de 7,5% en mai, montrant un refroidissement global de l’économie.
- Les prix des matières premières sont le 2e facteur qui pèse sur les prix à la production. Pour l’économiste chinois Zhiwei Zhang de Pinpoint Asset Management, « l’économie chinoise se refroidit », a-t-il déclaré à CNBC.
L’essentiel : la fameuse relance chinoise n’est pas là.
- Car du côté de la demande intérieure, ce n’est guère fameux non plus. Les importations ont baissé de 4,5% par rapport à l’année dernière, au mois de mai.
- D’autres chiffres ont montré que les ventes au détail, l’industrie manufacturière, les prêts approuvés et les achats immobiliers ont tous baissé en avril par rapport à mars. Vendredi, la Chine publiera de nouveaux chiffres sur l’inflation.
- Pour relancer son économie et faire face à la déflation, la Chine fait exactement le contraire de la politique monétaire établie chez nous : elle demande aux banques de baisser les taux d’intérêt, notamment sur les comptes d’épargne, pour empêcher les Chinois de thésauriser.
- Seul point positif dans le marasme chinois, la Chine peut difficilement faire pire : « Nous pensons que d’un point de vue économique, d’un point de vue de la relance, [et] d’un point de vue géopolitique, nous ne pouvons pas être bien pire que là où nous en sommes actuellement », a déclaré Andrew Maynard de China Renaissance.
La conclusion : la relance chinoise est une bonne chose pour notre inflation, mais…
- La déflation chinoise et plus globalement la chute des matières premières sont une bonne chose pour notre inflation. Les nœuds dans les chaines d’approvisionnement se rétablissent eux aussi.
- Seulement, le soft landing est en grand danger : le fait de faire baisser l’inflation sans passer par une grosse récession. Nous comptions sur la relance chinoise pour compenser la faiblesse de la croissance en Europe et aux États-Unis. À ce propos, la zone euro est entrée officiellement en récession.
- Si tout le monde plonge en même temps, cela nous conduit tout droit vers une récession majeure. Comme un canari dans la mine de charbon, les prix du pétrole ont de nouveau chuté cette semaine, malgré les tentatives désespérées de l’OPEP de les faire grimper.