La recette scientifique des sportifs de haut niveau en 5 ingrédients

Certains sportifs sont nés pour réaliser des résultats de haut niveau. Selon le journaliste sportif David Epstein, le skieur de fond finlandais Eero Mäntyranta est devenu « le plus grand athlète d’endurance » de sa génération en partie grâce à une mutation génétique de son érythropoïétine (EPOR), une hormone, facteur de croissance des globules rouges dans la moelle épinière. Eero Mäntyranta produisait 50% de plus de globules rouges qu’une personne normale, ce qui lui a d’ailleurs permis de battre d’obtenir deux médailles d’or, sur 15 et 30 km aux Jeux olympiques d’hiver de 1964.

Selon Epstein, le cas de Mäntyranta est un exemple extrême du « gène du sport » (titre du nouveau livre d’Epstein), une variante génétique unique capable de « transformer une personne en un athlète supérieur », soit un gène ou « réseau de gènes et de traits de caractères qui prédisposent certaines personnes plus que d’autres à la pratique de disciplines sportives ».

Epstein conclut qu’il existe une recette scientifique pour former un athlète génétiquement optimal et que l’entraînement n’est certainement pas tout, même s’il représente dix mille heures, comme l’admet une grande partie de la communauté scientifique. Cette règle des 10.000 heures prédomine également dans d’autres domaines, comme la musique et les échecs où des compétences complexes doivent être développées.

Cette recette scientifique de l’athlète de haut niveau contient, selon lui, entre autres les 5 ingrédients suivants :

1. La génétique exacte. La mutation de l’EPOR de Mäntyranta n’est de loin pas la seule qui peut « offrir de manière naturelle à un athlète le même avantage que Lance Armstrong a obtenu par le dopage ». Ainsi une mutation du gène myostatine peut provoquer un développement musculaire extraordinaire et les chercheurs britanniques Alun Williams et Jonathan Folland ont identifié 23 autres variantes génétiques qui influencent l’endurance athlétique.

2. La prédiction de l’avenir. Dans certains sports (comme le tennis, le golf ou le base-ball), il est crucial de prévoir où une balle va précisément aboutir. Pour cela, l’athlète doit retenir une multitude de mouvements corporels infimes et de règles de jeu et structurer et interpréter toutes ces informations complexes en un temps record. Par exemple, lors d’une étude célèbre, des joueurs d’échecs de différents niveaux n’ont eu que quelques secondes pour étudier l’échiquier. Il est apparu que les « grands maîtres » d’échecs se distinguaient des amateurs car il leur fallait à peine trois secondes afin de mémoriser l’emplacement des pièces.

3. Eviter l’hyperspécialisation. Certains parents amènent leurs enfants à se consacrer, en se  basant  sur la règle de 10.000 heures, à un sport déterminé, au détriment de tout le reste. Selon Epstein, cette stratégie d’hyperspécialisation précoce est un désastre et des études prouvent qu’il est préférable de laisser les enfants essayer plusieurs disciplines sportives, dans le but de trouver le sport qui correspond le mieux à leur structure biologique.

4. Grandir dans un village. Un pourcentage disproportionnellement élevé d’athlètes professionnels (américains) provient de villages de 50.000 à 90.000 habitants – et leur chance de faire partie du NFL et du NBA est 11 fois plus élevée que la moyenne. Ces villages ont la grandeur idéale : « Assez grands pour avoir une équipe et assez petits pour éviter l’hyperspécialisation causée par les 10.000 heures ». .

5. Un programme d’entraînement élaboré sur une base scientifique. Un schéma d’entraînement personnalisé est essentiel pour profiter au maximum des heures d’exercices. Mettez cela au point au moyen de divers programmes, grâce à l’essai et aux tests renouvelés de vos hypothèses. « Pensez comme un scientifique, continuez à faire sans cesse des évaluations jusqu’à ce que vous trouviez ce qui fonctionne pour vous ». (Via Mother Jones)

 

 

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