« La plus grande menace pour l’Amérique est l’Amérique elle-même »

« America is back », tel était le slogan du président américain Joe Biden lors de sa mission en Europe. D’une certaine manière, c’est vrai. Les Américains croient à nouveau qu’ils ont un leader compétent à la Maison Blanche. Mais dans de trop nombreux domaines, les États-Unis sont désespérément à la traîne, affirme Nicholas Kristof, dans un article d’opinion publié dans le New York Times.

Pourquoi est-ce important ?

Selon les analystes américains, la plus grande menace pour l'avenir des États-Unis est la Chine émergente, ou le rusé renard de Moscou, Vladimir Poutine. Mais la qualité de l'enseignement de base en Amérique est un danger bien plus grand et bien plus réel, estime Nicholas Kristof et de nombreux autres journalistes. Comment ces millions d'Américains sous-éduqués pourront-ils un jour être compétitifs dans une économie mondialisée?

Dans l’actualité: ceux qui croient au mantra de Joe Biden « America is back » devraient de toute urgence examiner certaines données présentées par le chroniqueur du New York Times Nick Kristof le 23 juin. Les États-Unis sont en bien plus mauvaise posture qu’on pourrait le croire…

  • « Les Grecs ont des taux d’obtention du diplôme d’études secondaires plus élevés », écrit Nicholas Kristof.
  • « Les Chiliens vivent plus longtemps », poursuit-il. L’Américain moyen vit jusqu’à 78,7 ans environ. Pour les Chiliens, cet âge se situe autour de 80,6 ans.
  • Selon Nick Kristof, un adolescent de 15 ans en Russie, en Pologne ou en Lituanie est en moyenne bien meilleur en maths qu’un ado du même âge aux États-Unis. « Un cinquième des Américains de 15 ans n’atteint même pas le niveau de lecture attendu pour un enfant de 10 ans », déplore le chroniqueur du New York Times.

Conclusion: c’est bien que l’Amérique ait à nouveau un leader respecté dans le monde entier, mais l’Amérique est loin d’être « de retour ».

  • « Nous devons faire face au fait que notre plus grande faiblesse n’est pas ce que les autres pays peuvent nous faire, mais ce que nous pouvons nous faire à nous-mêmes », affirme Nicholas Kristof.
  • Les États-Unis ne pourront jamais réaliser leur plein potentiel alors que tant d’Américains sont en retard dans la réalisation de leur propre potentiel, estime encore le journaliste américain.
  • L’Amérique devra investir davantage dans l’éducation de ses enfants, c’est la seule solution, avance-t-il.
  • Selon le World Bank Human Capital Project, les enfants américains des générations actuelles n’atteindront que 70% de leur productivité potentielle au cours de leur vie.

« Nous ne pouvons pas contrôler le nombre de porte-avions que la Chine construit, ni arrêter tous les pirates informatiques russes. Mais nous pouvons vraiment reprendre l’Amérique en main en nous préoccupant moins de ce que font les autres et en pensant davantage à ce que nous faisons nous-mêmes », conclut Nicholas Kristof.

Nicholas Kristof – Isopix

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