La panique envahit aussi Wall Street

Après les bourses asiatiques et européenne, c’est au tour de la bourse de New-York de virer au rouge. La chute a été si forte qu’il a fallu stopper les transactions.

L’index boursier S&P a baissé de 7% 15 minutes seulement après l’ouverture de la bourse. Le disjoncteur s’est donc déclenché et le commerce s’est arrêté. Le ‘Level 1’ oblige les traders une pause de 15 minutes dans les transactions avant de reprendre.

Mais cela n’a pas freiné la débâcle. A la réouverture, les marchés ont recommencé à baisser. L’expansion du coronavirus dans le monde entier associée à l’agitation des marchés pétroliers a provoqué une panique boursière sans précédent.

Ce matin, le Bel 20 a connu la même descente aux enfers. A 9h30, il avait perdu 7%. Il n’a plus beaucoup bougé avec -7,31% à 15h.

C’est la première fois que le disjoncteur est utilisé dans sa forme actuelle. Depuis 2013, il est convenu qu’une baisse de 7% entraîne une pause immédiate de 15 minutes. Une baisse de 14% oblige la bourse à s’arrêter une seconde fois pendant un quart d’heure. Si la S&P diminue de 20%, alors toutes les transactions seront interrompues pour le reste de la journée.

La chute des produits pétroliers, principale cause

En cause, la décision de l’Arabie saoudite d’adopter une politique de la terre brûlée en baissant drastiquement le prix de son or noir et en augmentant se production, après l’échec de négociations en fin de semaine dernière avec la Russie.

« La chute des prix pétroliers est mauvaise pour les pays producteurs de pétrole et les actions du secteur de l’énergie », note Art Hogan de National. Avec plus de 13 millions de barils extraits quotidiennement, les Etats-Unis sont le premier producteur mondial devant la Russie et l’Arabie saoudite. « Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est qu’elle offre une perspective sombre sur le sentiment des investisseurs au sujet de la croissance économique mondiale », ajoute M. Hogan.

Sur le front du coronavirus, le bilan sanitaire a continué de s’alourdir pendant le week-end, les Etats-Unis comptant désormais 21 décès et plus de 500 cas de contamination.

Pour répondre à la panique qui s’empare des marchés, la Réserve fédérale a annoncé lundi qu’elle allait augmenter les montants qu’elle injecte chaque jour dans le marché monétaire, pour les porter à au moins 150 milliards de dollars quotidiens.

Selon l’outil de la plateforme boursière CME, 100% acteurs du marché s’attendent désormais à une nouvelle baisse des taux d’intérêt de la banque centrale américaine à l’issue de sa réunion de politique monétaire la semaine prochaine.

Autre signe de l’extrême frilosité des investisseurs, le taux à 10 ans sur les bons du Trésor américain s’écroulait. Il s’établissait à 0,5269% après avoir atteint un plus bas historique à 0,3137% dans la nuit de dimanche à lundi.

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