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La Norvège se dit ouverte à un plafonnement volontaire des prix du gaz naturel : de quoi alléger la pression sur le marché de l’énergie ?

La Norvège se dit ouverte à un plafonnement volontaire des prix du gaz naturel : de quoi alléger la pression sur le marché de l’énergie ?
Noorwegen zou een vrijwillig prijsplafond kunnen invoeren op aardgas. (Hannah McKay – Pool/DANIEL SANNUM-LAUTEN/AFP via Getty Images)

Jonas Gahr Støre, le Premier ministre norvégien, s’est dit ouvert à un plafonnement des prix du gaz naturel importé de Norvège. Le pays veut ainsi aider ses partenaires européens à faire face à la montée en flèche des prix de l’énergie.

La Norvège est un important fournisseur de gaz naturel pour l’Europe. En outre, depuis le début de la guerre en Ukraine et la réduction par la Russie de son approvisionnement en gaz naturel en raison des sanctions occidentales, la Norvège exporte davantage vers l’Europe. Cette année, le pays a déjà fourni 10 % de gaz de plus que pendant la même période de l’année dernière.

M. Støre souhaite désormais discuter d’accords à long terme avec des partenaires européens. Le Premier ministre norvégien a déclaré mercredi au Financial Times. « Je comprends très bien que l’Europe mène actuellement un débat approfondi sur le fonctionnement des marchés de l’énergie, sur la manière de garantir des prix plus abordables pour les citoyens, les familles, les industries, et sur la manière de faire face à cette pénurie de gaz après l’agression de Poutine », a déclaré le Premier ministre au journal économique. Il a également déclaré que « la Norvège ne ferme pas ses portes à une telle discussion ».

La responsabilité incombe aux entreprises

Si le Premier ministre est ouvert aux mesures susceptibles de réduire le prix du gaz naturel, il a ajouté que la responsabilité en incombe aux compagnies gazières, telles que la compagnie publique Equinor. Elles devraient être « responsables de la conclusion d’accords à court et à long terme avec leurs clients en Europe ».

Selon des sources anonymes au fait de la situation, Equinor et d’autres entreprises mènent entre-temps des discussions avec des clients pour conclure des contrats à long terme à un prix inférieur à celui qui est actuellement pratiqué. Anders Opedal, PDG d’Equinor, a déclaré au Financial Times qu’un certain nombre de clients en Europe ont déjà demandé quelles étaient leurs options. « Nous sommes toujours ouverts pour discuter de différents accords d’approvisionnement en gaz, y compris des contrats de fourniture de gaz à long terme », a-t-il déclaré.

Le Premier ministre norvégien a également déclaré que son pays était ouvert à un plafonnement volontaire des prix du gaz naturel pour les clients européens. « Je ne ferme pas la porte aux idées qui peuvent faire avancer l’Europe. Il est dans l’intérêt le plus profond de la Norvège de réduire l’instabilité, d’accroître la fiabilité pour nos alliés et partenaires », a-t-il déclaré dans l’interview.

Contraintes potentielles

Si la Norvège se dit ouverte à l’idée d’alléger la pression, il y a encore une petite chance qu’elle n’y parvienne pas. En effet, le pays a déclaré en août que si les niveaux d’eau des centrales hydroélectriques sont trop bas, il donnera la priorité à sa propre production d’électricité et pourrait donc restreindre les exportations d’énergie.

M. Støre a toutefois précisé qu’il ne s’agissait que de mesures d’urgence, qui ne devront probablement pas être utilisées. « Je ne prévois pas qu’il s’agisse d’une mesure que nous devrons appliquer. Nous assistons maintenant à un effort pour remplir ces réservoirs de manière responsable pour l’hiver, alors que de nombreux États européens remplissent leur capacité de stockage de gaz », a déclaré le Premier ministre norvégien au Financial Times. « Je ne m’attends pas à ce que des mesures soient prises pour limiter les échanges, mais nous devons avoir de telles mesures dans notre boîte à outils au cas où les niveaux dans les réservoirs deviendraient trop bas », a conclu M. Støre.

(JM)

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