La NASA va tenter de lancer un vaisseau dans l’espace avec une grande fronde électromagnétique

Le projet SpinLaunch a déjà suscité pas mal d’intérêt dans le milieu spatial, malgré ses airs d’idée lancée en l’air durant un roman de science-fiction. Car lancer quelque chose en l’air, c’est justement le but de cette grande boucle verticale dressée vers les cieux ; prouver qu’il existe des méthodes plus écologiques et plus économiques de faire décoller un vaisseau spatial. Et la NASA compte bien s’y essayer.

Le principe de la fronde est connu de l’humanité depuis au moins la fin du paléolithique : si on fait tourner assez rapidement et assez longtemps un projectile puis qu’on le relâche brutalement, il bénéficie de l’énergie cinétique emmagasinée pour voler plus vite et plus loin. Pratique pour propulser un caillou et abattre un futur repas, mais ce principe physique pourrait bien aussi nous permettre de lancer des objets dans l’espace tout en économisant du carburant, et donc de la masse au décollage.

Une fronde dressée vers les cieux

C’est toute l’idée du projet de la firme américaine SpinLaunch : placer le projectile que l’on désire expédier vers l’espace dans un milieu sous vide, puis de le faire accélérer par électromagnétisme dans la boucle de la machine jusqu’à lui faire atteindre des vitesses supersoniques. Ensuite, le projectile est relâché dans une tuyère qui pointe vers les cieux et, si tout se passe bien, s’envole suffisamment haut pour commencer à s’affranchir de la gravité terrestre. Jusqu’à présent il est toujours redescendu sur Terre, mais, avec un moteur d’appoint, il est vraisemblablement possible d’atteindre l’espace et de se placer sur orbite. Une solution bien moins cher pour lancer un satellite qui n’impliquerait pas de fusée.

Le 22 octobre dernier, l’équipe de SpinLaunch a testé à grande échelle sa centrifugeuse au centre de lancement de SpacePort America, au Nouveau-Mexique, et ce fut un succès : elle a pu propulser à très grande vitesse un projectile réutilisable de 3 mètres de long grâce à une « petite » centrifugeuse de 33 mètres de haut. Et ces bons résultats qui ont attiré le regard de l’agence spatiale américaine, qui vient de signer un Space Act agreement avec SpinLaunch afin de travailler sur un lanceur à capacité orbitale.

Une centrifugeuse de 100 m de haut en 2025

SpinLaunch enverra une charge utile de la NASA plus tard cette année, à une date qui n’a pas encore été précisée. La firme utilisera sa centrifugeuse existante pour la propulser à des vitesses supersoniques, et elle la récupérera à son retour sur Terre. La charge utile sera lancée à une vitesse d’environs Mach 2 (2469,6 km/h), à l’intérieur d’un véhicule d’essai de 3 mètres. Une fois à l’altitude souhaitée, elle déploiera un parachute et flottera pour un atterrissage en douceur. Les deux organisations examineront alors les performances de la mission et évalueront son utilité pour de futurs lancements plus ambitieux.

Concrètement, cela signifie de mettre au point une nouvelle centrifugeuse, plus grande et capable d’envoyer plus loin une charge plus lourde. Sur le papier, cette nouvelle fronde ferait 100 mètres de haut, elle est annoncée pour 2025. Mais avant cela, SpinLaunch compte tester les limites des capacités de sa structure existante en s’essayant à des lancements à Mach 6, soit 7408,8 km/h.

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